Paris, 23 juil 2015 (AFP) - Face à la crise des éleveurs français, le mot d'ordre tant à l'Élysée qu'à Matignon, c'est « manger français » : une enquête de l'Afp avait pourtant révélé en décembre que les cantines de l'État n'étaient pas les meilleurs élèves en matière de patriotisme alimentaire.
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé jeudi que le gouvernement avait « décidé de généraliser dans les restaurations collectives d'État l'approvisionnement local » et que « le service des achats de l'État va renégocier tous les contrats d'approvisionnement car il faut consommer de la viande française ».
La question de l'approvisionnement des cuisines de l'État avait été soulevé en novembre par les Jeunes Agriculteurs. Lors d'un contrôle inopiné de camions livrant les cantines du ministère de l'Économie et des Finances, ils avaient trouvé des fruits et légumes d'Italie, d'Israël ou du Maroc. L'occasion pour l'Afp de faire un tour de Paris des cantines d'État.
Le ministère de l'Agriculture apparaissait comme le plus exemplaire. Sa cantine, gérée par une association (Auri), propose viande, laitages et légumes frais à 100 % français et fruits frais à 70 % produits en France.
L'Élysée assurait que les fromages, les vins et les volailles sont français à 100 %. Mais pour les fruits et légumes, la saison et les prix pratiqué au moment de l'achat étaient plus déterminants que la provenance. Les services de la présidence rappelaient qu'après avoir été épinglés en 2008 par la Cour des comptes pour que le coût des repas soit abaissé « il a fallu privilégier le coût des denrées ».
De son côté, le ministère des Finances avait donné des éléments qui concernaient plus généralement l'Agraf, une association qui gère une trentaine de cantines. Selon elle, « 53 % des viandes sont françaises et 8,42 % des fruits et légumes frais servis en 2013 venaient d'Ile-de-France ».
A l'Assemblée nationale, le restaurant des députés sert 100 % de viande de France, des fruits et légumes quasi-exclusivement du Lot-et-Garonne, des poissons Pavillon France et des pâtisseries d'artisans locaux. Pas de données en revanche sur le self réservé aux employés car, selon le questeur (intendant en chef) de l'Assemblée Bernard Roman (PS), avec l'enveloppe impartie au self, « c'est beaucoup plus compliqué » de se tourner vers des produits français.
Au Sénat, le prestataire chargé de la gestion de la restauration avait affirmé mettre « un point d'honneur » à privilégier les produits d'origine française. Ainsi, 100 % des vins, des fromages, de la crémerie et des œufs sont français, 60 % des poissons et fruits de mer et 70 % des fruits et légumes. Aucun chiffre n'avait été donné concernant l'origine de la viande.
Quant à Matignon, ses services n'avaient pas répondu à la demande de l'Afp.
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