Mercredi, une centaine d’ éleveurs bretons ont repris leur casquette contestataire en bloquant l’axe très fréquenté Rennes-Brest jusqu’à ce qu’ils se fassent évacuer- dans le calme – par les forces de l’ordre le lendemain matin. Producteurs de lait, de porcs ou de viande bovine ne comptent pas s’arrêter là pour réclamer une revalorisation des prix à la production. A Quimper, des dizaines de producteurs ont déversé du fumier , de la paille et des pneus à plusieurs endroits de la ville jeudi soir.
Dans la Sarthe, d’autres producteurs demandent au ministre « de se mettre au boulot » , au moyen de barrages filtrants sur les axes d’accès au Mans.
Ce vendredi, c’est la préfecture de Bretagne, à Rennes, qui est devenue le théâtre de la mobilisation d’une cinquantaine d’éleveurs bretons , venus avec une dizaine de tracteurs. En Normandie, les agriculteurs ont apporté leur soutien à leurs collègues bretons, et semblent également prêts à se mobiliser.
Que s’est-il passé depuis le 3 septembre ?
Est-ce un remake de l’été 2015 qui est en train de démarrer ? Assurément pas. Les plus de 500 actions syndicales organisées par le syndicalisme majoritaire l’été dernier ont abouti à la grande manifestation parisienne du 3 septembre, avec à la clé, un « plan de soutien » de 600 M€. Non seulement le traitement des dossiers reste trop lent aux yeux des producteurs, mais l’enveloppe budgétaire ne permettra pas, ou si peu, de donner la bouffée d’oxygène nécessaire aux trésoreries des agriculteurs demandeurs.
L’embarras est perceptible dans les sièges nationaux des syndicats. Car, ils le savent, les caisses de l’Etat sont vides. Il est quasi inenvisageable d’obtenir auprès du Gouvernement une rallonge budgétaire au plan de soutien. En urgence jeudi 21 janvier, le ministre de l’agriculture a bien annoncé un « ajustement » du plan , mais sans en donner les détails.
Dans ce contexte, tous les syndicats craignent de nouveaux mouvements qui seraient plus difficilement maîtrisables.
Par ailleurs, la crise conjoncturelle que traversent les éleveurs appelle à des réponses structurelles, dont les avancées, depuis l’été dernier, n’ont pas été très marquantes. A défaut d’une « responsabilisation » suffisante des acteurs de l’aval des filières, tant sur l’étiquetage de l’origine des produits que sur la revalorisation des prix, la FNPL propose aux transformateurs laitiers et distributeurs une « charte de valeurs » pour davantage tenir compte des coûts de production.
Sur le plan européen, force est de constater que l’absence de réaction de la Commission européenne rend, pour l’heure, totalement vains les espoirs d’une quelconque régulation des productions.
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