La Confédération paysanne a alerté mercredi le ministre de l'agriculture sur la sécheresse qui touche de nombreux agriculteurs et notamment les éleveurs qui rencontrent des difficultés pour nourrir leurs bêtes, faute d'herbe dans les pâtures ou par manque de fourrage.
« Comment on fait pour arriver à trouver du fourrage ? », s'est interrogé le porte-parole de la Confédération paysanne Laurent Pinatel, à la sortie d'une rencontre avec le nouveau ministre de l'agriculture Stéphane Travert. Son syndicat sonde ses adhérents dans toute la France et va formuler « des propositions sur la sécheresse en milieu de semaine prochaine ». Il a évoqué le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA), demandant que l'Etat « mette des billes dedans », pour indemniser les victimes de la sécheresse.
Dans certaines exploitations, « les vaches ne sont plus en pâture, il n'y a plus d'herbe et du coup, on est obligé de rentrer les animaux et de leur donner déjà le stock de fourrage, comme si c'était l'hiver », a expliqué Temanuata Girard, éleveuse laitière en Indre-et-Loire, département touché au printemps 2016 par les inondations, puis, déjà, par la sécheresse.
La Confédération paysanne a également alerté Stéphane Travert sur l'indemnisation des cultivateurs de fruits et légumes et des viticulteurs touchés par le gel, et qui n'ont « pas les moyens de s'assurer », évoquant là encore « les procédures de calamité nationale ».
Répartir les marges
Mais les représentants du syndicat ont surtout évoqué les paiements de la Pac, demandant que les paysans qui n'avaient pas demandé d'apport de trésorerie remboursable (ATR), pensant toucher les aides en temps et en heure, puissent le faire, compte tenu des retards finalement subis. Le ministre a, selon Laurent Pinatel, « accueilli plutôt favorablement la demande ».
La Confédération paysanne a également évoqué le paiement redistributif, une aide qui s'ajoute aux paiements « de base » pour valoriser les productions à forte valeur ajoutée ou génératrices d'emploi, notamment pour les petites fermes. Alors que des arbitrages doivent être rendus prochainement par la France à Bruxelles, la Confédération paysanne souhaite que cette majoration, actuellement de 50 euros/hectare, passe à 75, voire 100 euros l'année prochaine, comme cela était prévu initialement, avant que la crise ne touche les céréaliers française l'an dernier.
« Le principal problème, c'est le manque de revenus des paysans », a conclu Laurent Pinatel : « il faut absolument que via les états généraux (de l'alimentation qui doivent être organisés prochainement), ou via une loi-cadre, on arrive à répartir les marges ».
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