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C’est officiel : au 1er janvier 2021, la SCEA Cote de la Justice (dite « ferme des 1 000 vaches ») à Drucat dans la Somme (80) ne livrera plus un litre de lait. En attente depuis plus de cinq ans de l'autorisation pour atteindre les 1 000 vaches, l'élevage jette l'éponge et regrette le manque d'accompagnement de la part de la filière laitière et de l'État.
C'est officiel : en 2021, plus aucun camion ne viendra collecter le lait de la SCEA Cote de la Justice (bien connue sous le nom de « ferme des 1 000 vaches »). En effet, l'exploitation a décidé de fermer définitivement les portes de son élevage.
Aucune laiterie pour collecter son lait
Au départ déjà, les laiteries françaises ont tourné le dos au projet des « 1 000 vaches », qui (il faut le rappeler) est à la base le regroupement de plusieurs exploitations sous une seule et même entité. En 2017 souvenez-vous, le gérant Michel Welter nous expliquait dans une interview qu’une chaîne de grande surface avait fait pression sur sa laiterie afin de garantir à ses consommateurs qu'elle ne vendait pas de lait issu de « la ferme des 1 000 vaches ». Les autres avaient suivi... C’est donc la laiterie belge Milcobel qui avait accepté de collecter les 8,5 millions de litres de lait annuels.
Par ailleurs, l'exploitation poursuivait son combat pour obtenir l'autorisation lui permettant d'atteindre les 1 000 vaches prévues au départ. En attente depuis 2015, la demande s'est enlisée. « La filière laitière est restée sur la réserve, l'État ne faisait rien avancer. Nous n'avons jamais été aidés. En atteignant les 1 000 vaches pourtant, l'exploitation aurait été viable à 100 % », explique Véronique Retaux, attachée de presse de la ferme.
Bloqués à 880 vaches, les exploitants n'avaient plus aucune visibilité sur l'avenir. Alors quand Milcobel leur a annoncé son souhait de recentrer ses activités sur la Belgique, le couperet est tombé pour la SCEA : l'arrêt du lait sonnait comme une évidence. « Si on avait enfin obtenu cette autorisation, nous n'aurions jamais arrêté. Nous nous serions battus pour continuer. C'est un modèle qui fonctionne, nous en avons la preuve. Nous n'avons simplement jamais été accompagnés. »
Une réorientation de l'exploitation
À l’heure actuelle, le gérant est encore dans la réflexion. Une chose est sûre : la ferme (qui cultive également 1 000 ha) restera implantée sur le secteur picard. Elle ambitionne de réorienter son activité agricole, sans en dire plus pour le moment.
En revanche, il va falloir faire face. Alors qu'aucun camion ne viendra plus collecter le lait, les vaches, elles, ne s'arrêteront pas de produire au 1er janvier. L'activité se poursuivra (du fait du tarissement mis en place, le lait produit deviendra non conforme à la consommation) jusqu'à ce que les 880 vaches et leur suite quittent l'élevage vers d'autres exploitations ou l'abattoir.
Les stocks de fourrage et le matériel pourront être vendus, bien qu'il ne s'agisse pas dans le cas présent de la préoccupation principale... Quant à la vingtaine de salariés dédiés à l'élevage, une réflexion quant à leur accompagnement est en cours. Affaire à suivre donc !
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