S. Le Foll appelle industriels et distributeurs à ne pas profiter de l'embargo

Bordeaux, 4 sept 2014 (AFP) - Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a appelé jeudi les industriels du lait et la grande distribution à ne pas profiter de l'embargo russe sur les produits alimentaires pour spéculer à la baisse sur les cours du lait.

« J'appelle tout le monde à la responsabilité » : « on peut annoncer la catastrophe et enclencher à partir de là des mécanismes où certains vont spéculer sur la baisse parce qu'en spéculant sur la baisse, ils accélèrent la baisse », a-t-il déclaré en marge du sommet international des jeunes agriculteurs à Bordeaux. « C'est vrai qu'il y a une baisse du coût du lait et il faut qu'on soit très attentif » mais ce n'est pas seulement lié à l'embargo russe selon lui, « il y a aussi que beaucoup pendant les dernières années ont augmenté de manière extrêmement importante leur production avec des objectifs d'exportations sur les grands marchés en particulier asiatiques ». « Il faut qu'on ait une discussion sur l'après-quotas », sur « comment on gère la production laitière européenne » après, mais « il y a suffisamment de difficultés, il n'y a pas besoin d'en rajouter », a-t-il poursuivi.

En représailles à des sanctions économiques liées à la crise ukrainienne, la Russie a décrété début août un embargo sur les produits alimentaires occidentaux, partiellement allégé depuis, et qui frappe les viandes et poissons, les produits laitiers et les fruits et légumes en provenance de l'Union européenne, des États-Unis, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.

Les cours du lait, qui avaient flambé de 10 % en 2013, se sont retournés depuis. Alors que les éleveurs français appellent à ne pas paniquer, convaincus que la demande mondiale en produits laitiers restera supérieure à l'offre, les industriels en revanche parlent déjà d'un retournement du marché dû à cet embargo. Car les pays de l'Union européenne exportaient plus de 250.000 tonnes de fromage de type Edam vers la Russie. Une partie du lait qui servait à la fabrication de ces fromages a été détournée vers des denrées qui se conservent mieux comme la poudre de lait ou le beurre, engorgeant ces marchés.

Le groupe allemand Aldi a d'ailleurs déjà annoncé qu'il baissait le prix de la plaque de beurre de 99 à 85 centimes d'euro. En France, aucune annonce de ce type n'a été faite pour l'instant. 

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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