Simplifier le nettoyage du tank, une option possible

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Simplifier le nettoyage du tank, une option possible

D’après l’enquête menée en 2009 par les Réseaux d’élevage, le bloc traite représente en moyenne 80 % de la consommation électrique d’une exploitation laitière.


« Le tank à lait représente 44 % de la consommation électrique,
devant le chauffe-eau (27 %) et le duo machine à traite/pompe
à vide (15 % chacun). » (© Terre-net Média)
La moindre économie d’énergie de ce poste permettrait donc de réduire le poste des énergies directes (fioul + électricité), qui représente ne moyenne 35 % de la facture énergétique d’une exploitation.

Dans ces 80 % d’énergie dépensée par le bloc traite, la ventilation moyenne par poste montre que le tank représente 44 % de la consommation électrique, devant le chauffe-eau (27 %) et le duo machine à traire/pompe à vide (15 % chacun). « Cela représente une consommation d’électricité moyenne de 64 Wh par litre de lait », explique Vincent Corbet, de l’Institut de l’élevage.

Entretien régulier

Ainsi, entretenir régulièrement les condenseurs du tank est un réflexe que doit avoir l’exploitant. « On évalue que cet entretien permet d’avoir entre 5 et 25 % d’économie d’électricité sur le tank, soit de 1,4 à 6,8 Wh par litre de lait », poursuit le spécialiste de l’Institut.

Le ballon d’eau chaude est également un poste qui doit maintenir la vigilance de l’éleveur. « Il est possible de réaliser entre 5 et 35 % d’économie sur le chauffe-eau, soit 0,9 à 6,3 Wh par litre de lait rien qu’en réduisant la quantité d’eau chaude employée, en isolant les circuits et le ballon, en entretenant correctement les résistances et les cathodes du ballon ou en remplaçant les chauffe-eau quand ces derniers sont particulièrement âgés », détaille Vincent Corbet.

Jusqu’à 625 € d’économie sur l’année

Autre moyen de réduire sa facture : simplifier le nettoyage du tank, ce qui permet de réduire à la fois la quantité d’eau consommée et la note d’électricité. Pour évaluer ces économies, la ferme expérimentale de Derval a mené entre août 2007 et mai 2008 un essai visant à évaluer trois cycles de nettoyage de la machine à traire : cycle complet, rinçage à l’eau tiède ou rinçage à l’eau froide, après un cycle complet de nettoyage le matin (prélavage, lavage, rinçage).

« Les résultats montrent qu’il faut au préalable bien mesurer les risques sur la qualité du lait. Mais dans nos conditions d’essai, nous avons réalisé une économie de 580 € sur l’année en préférant un rinçage à l’eau tiède par rapport à un cycle complet. L’économie atteint 625 € par an si on rince à l’eau froide. »

18 % d’économie avec une ventilation maîtrisée


Tableau 1 (© Insitut de l'élevage)
La ventilation est également un élément important : une laiterie bien ventilée aura tendance à lisser les pics de consommation électrique relevés. « Pour maintenir une bonne aération, il est recommandé d’avoir 0,85 m² d’entrée d’air en partie basse et d’avoir une surface du condenseur en sortie d’air », détaillait Vincent Corbet. Par ailleurs, il est conseillé d’installer une cloison derrière le trou d’homme du tank et de séparer les groupes froid.

Pour illustrer ces principes, un essai a été mis en place à la ferme de Derval, en Loire atlantique. « Cet essai a été réalisé dans une laiterie équipée d’un robot de traite et d’un tank récent (2008) équipé d’une cloison derrière le trou d’homme. Les groupes frigorifiques sont positionnés dans le local technique équipé d’un portail électrique. Les mesures ont été faites sur un cycle complet en août 2009. »
Les observations enregistrées montrent que l’effet ‘ventilation’ concoure à hauteur de 18 % de la facture d’électricité de la laiterie (3 Wh/l), tandis que l’effet ‘entretien’ permet de réaliser des économies de 4 Wh/l, soit 24 %.


Tableau 2 (© Institut de l'élevage)

 

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