Quels investissements et quels retours attendus ?

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Quels investissements et quels retours attendus ?

Réfléchir aux économies à réaliser doit, dans l’idéal, être fait dès la conception du bâtiment… sauf que cela n’est pas toujours ce qui se passe sur le terrain car les bâtiments sont souvent existants.


Rationaliser la conception du bloc traite (© Terre-net Média)
Au moment de la conception des bâtiments et plus précisément du bloc-traite, il est préférable de choisir des matériaux adaptés pour les sols et les murs. Par ailleurs, il est également recommandé de disposer les accès de manière à rationnaliser la circulation des hommes et des animaux. Enfin, il est aussi conseillé de privilégier l’éclairage naturel de la laiterie et de la salle de traite. En rénovation, sur ce dernier point, il est d’ores et déjà possible d’utiliser des lampes basse-consommation, si l’éclairage naturel n’est pas suffisant.

Option heures creuses

« Il est également possible de produire du froid en heures creuses avec un tank à eau glacée » détaillait Vincent Corbet, le 13 octobre dernier à Paris, lors de la conférence sur les performances énergétiques des exploitations d’élevages herbivores, organisée conjointement par l’Institut de l’élevage et l’Ademe.

Ce tank à eau glacée permet d’une part de réduire la puissance initiale installée et donc les appels de puissance ; d’autre part, de réduire les coûts énergétiques ; « mais, il faut toutefois intégrer le surcoût de l’investissement, allant de 500 à 1500 € selon les modèles ».

Une autre option consiste à installer un pré-refroidisseur. « Cette option permet de réduire de 20 à 50 % la consommation du tank. » Mais l’économie peut encore être supérieure si l’éleveur prévoit dès l’installation de l’équipement une valorisation dans l’élevage de l’eau tiède ainsi produite : « il peut l’utiliser pour abreuver les vaches, ce qui permet une économie d’eau de 1 à 2,5 litre par litre de lait, soit entre 25 et 70 litre par vache ». Mais attention, cette économie est plus difficile à mettre en place lors des périodes de pâturages puisque les animaux ne sont pas à portée. « Dans ce cas, l’eau peut être utilisée dans un sur-presseur pour le nettoyage, ou plus largement, pour le prélavage de la salle de traite. »

Quels retours sur investissement ?

Dans le cadre de l’essai mené à Derval, les expérimentateurs sont allés jusqu’à chiffrer le retour sur investissement, variable de ce pré-refroidisseur en fonction de l’installation. « Il faut compter entre 9 et 15 ans de retour sur investissement, en fonction de la taille et de la configuration de l’installation. »


Tableau 1 (© Institut de l'élevage)

Il est également possible d’économiser entre 70 et 90 % sur la production d’eau chaude en installant un récupérateur via un échangeur thermique passif fluide frigorifique/eau. « Dans ce cadre, le retour sur investissement d’un récupérateur de chaleur peut être fait entre 7 et 12 ans, là aussi selon la taille et la configuration de l’exploitation. » 


Tableau 2 (© Institut de l'élevage)

Le remplacement de pompes à vide est également un moyen pour réduire sa consommation : « nous avons évalué que cela engendrait une économie variable entre 5 et 50 % ». Une expérimentation a ainsi été suivie sur la ferme expérimentale de Méjusseaume (35) : au cours de l’hiver 2008, les pompes à vide à palettes et à courroies ont été remplacées par des pompes à entraînement direct et à débit variable, avec une mise en place différée des variateurs. « Sur la traite, l’économie est de 29 % en faveur des courroies à entrainement direct par rapport aux pompes à vide à palettes et courroies ; avec un débit variable, l’économie atteint 44 %. En intégrant le nettoyage, le changement de pompe à vide permet d’économiser 17 kWh/j, soit 40 % avec des pompes à vide à début variable ou 24 %, si les pompes n’ont pas de débit variable. »

Plus généralement, le non-surdimensionnement des infrastructures et leur entretien permettrait de réaliser une économie potentielle de 68 %, selon l’enquête menée par l’Institut de l’élevage. « Il est possible sans grands investissements d’économiser jusqu’à 0,4 MJ par litre au niveau du bloc traite », concluait Vincent Corbet, rappelant que l’entretien des équipements était une priorité avant d’envisager tout changement de matériel.


Tableau 3 (© Institut de l'élevage)

 


Tableau 4 (© Institut de l'élevage)

Pour aller plus loin

- Consommation d’énergie dans les exploitations bovines : l’alimentation prédominante, lire ici

- Gaz à effet de serre : combiner pour réduire les émissions agricoles, lire ici

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- Réduire le poste ‘énergie indirecte’ : l’alimentation et la fertilisation passée au crible, lire ici

- Réduire le poste ‘énergie directe’ : un bloc-traite optimisé, lire ici

- Réduire les consommations d’énergie du bloc traite : simplifier le nettoyage du tank, une option possible, lire ici

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