
La consommation d’énergie directe – produits pétroliers et électricité – représente en moyenne 35 % de l’énergie consommée au sein de l’exploitation, comme l’indique l’enquête menée en 2009 par le réseau d’élevage bovin lait.
![]() « L’organisation du travail peut également éviter des trajets inutiles et coûteux. » (© Terre-net Média) |
« En moyenne, l’enquête menée auprès de 50 exploitations laitières des réseaux d’élevage met en évidence que le bloc-traite représente 80 % de la consommation électrique dans l’exploitation laitière », détaillait le 13 octobre dernier Hélène Chambaut, de l’Institut de l’élevage et des réseaux d’élevage de Bretagne, Pays-de-Loire et Rhône-Alpes.
Eviter les déperditions énergétiques
Ainsi, pour optimiser la consommation d’électricité au sein de l’exploitation, il faut se pencher en premier lieu sur l’efficience du bloc traite. Le tank représente 44 % de la consommation électrique, devant le chauffe-eau (27 %) et le duo machine à traire/pompe à vide (15 % chacun). Un entretien régulier de ces derniers limite déjà les pertes (lire ici).
Les troupeaux laitiers consomment en moyenne 884 kWh/vache laitière/an contre 407 kWh/vache allaitante/an. « Le bloc traite et son fonctionnement représentent 442 kWh/VL en moyenne », reprenait Jean-Baptiste Dollé, de l’Institut de l’élevage. Mais les différences entre exploitations sont énormes (Tableau ci-dessous) : certains élevages affichent une moyenne de 160 kWh/VL pour une production moyenne de 27 Wh/kg de lait, tandis que d’autres sont à 920 kWh/VL pour une production moyenne de 120 Wh/kg de lait.
« Le type d’installation de traite influence également les consommations énergétiques », poursuivait le spécialiste de l’institut de l’élevage.
![]() Tableau (© Institut de l'élevage) |
Une bonne ventilation
Par ailleurs, la ventilation de la laiterie influence fortement la consommation électrique du tank : une laiterie bien ventilée aura tendance à lisser les pics de consommation électrique relevés. De plus, les pratiques d’élevage menées dans les bâtiments participent évidemment à la facture énergétique : une exploitation avec séchage affiche logiquement une consommation supérieure. « En moyenne, toutes exploitations confondues, il faut 45 litres de fioul par vache laitière et par an ; mais si l’on se focalise sur les exploitations laitières sans séchage, ce chiffre monte à 52. De même, dans les exploitations sans séchage, la distribution des fourrages est à l’origine de 54 % des consommations de fioul. »
Avantage aux fourrages secs
Le mode de distribution des fourrages influe également sur la consommation, comme l’a montré Jean-Baptiste Dollé : la distribution de fourrages secs est en effet plus économe en fioul que l’utilisation d’une mélangeuse et d’un chargeur, ou d’un godet désileur comme l'indique le graphique ci-contre.
![]() Graphique 2 (© Institut de l'élevage) |
Le type de paillage et la gestion des déjections influencent également les consommations : l’enquête présentée par l’institut de l’élevage montre en effet qu’un système ‘lisier’ est plus économe en fioul, avec en moyenne 25 l/VL/an, contre 35 l/VL/an pour un système ‘fumier’ et 38 l/VL/an pour un système ‘mixte’. « Le coût énergétique total moyen en bâtiment laitier relevé dans l’étude est de 57 € par vache laitière et par an, soit 8,40 € pour 1000 litres, avec en moyenne 62 % d’électricité et 38 % de fioul » chiffrait Jean-Baptiste Dollé.
Organisation, réglage, entretien
Pour cela, des outils existent tels que le diagnostic bâtiment-bloc traite. L’organisation du travail peut également éviter des trajets inutiles et coûteux. Le réglage du pulvérisateur ou du matériel en général permet de régler entre 5 et 8 % des pertes. « Un contrôle régulier au banc d’essai vous permet également de réaliser entre 5 et 10 % d’économie. Nous avons évalué par ailleurs que les agriculteurs qui adoptent un mode de conduite économique génèrent entre 10 et 20 % de moins de frais » poursuivait Jean-Baptiste Dollé. « Les niveaux de consommation relevés dans cette étude sont très différents et mettent en évidence des marges de manœuvre : sans investissement conséquent, en repensant tout simplement ses circuits, en optimisant le choix des équipements, ou en réduisant le temps de présence en bâtiment, les réductions de consommation peuvent atteindre entre 5 et 20 % ! »
Pour améliorer l’efficience énergétique du bloc traite, il faut donc regarder la ventilation de la laiterie, vérifier que le chauffe-eau et les conduites sont parfaitement isolées et fonctionnent bien, que le temps de traite est adapté, que les équipements ne génèrent pas de déperditions énergétiques. « Côté investissement, il faudra raisonner l’achat de pré-refroidisseurs, de récupérateurs de chaleur et bien entendu, de chauffe-eau solaire » concluait Hélène Chambaut.
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