
Le climat est fou et les dérèglements climatiques s’emballent. Dans ce cadre, l’agriculture doit d’ores et déjà commencer à s’adapter.
![]() « Les filières agricoles doivent rapidement inventer de nouvelles formes de transport, « propres et dé-carbonées » et soutenir l’éco-production et l’éco-consommation. » (© Terre-net Média) |
Des énergies fossiles de plus en plus coûteuses
Par ailleurs, les énergies fossiles vont coûter de plus en plus cher, entraînant une dépendance accrue de la part des utilisateurs. « Nous savons que le prix du pétrole va rester durablement élevé », comme le prouve le poids croissant de l’énergie dans le coût de la production.
Une étude menée par les Réseaux d’élevage a montré qu’entre 2005 et 2008, en système bovin lait, le coût de l’énergie était passé de 24,5 €/1000 l de lait (10% des charges globales) à 34,5 €/1000 l (12,2% des charges globales). En bovin viande, ces chiffres passent de 22,2 €/100 kg viande vive (11,3% des charges globales) à 33 €/kg VV (13,7% des charges globales).
À cela, il faut maintenant ajouter la taxe carbone : l’objectif consensuel est un coût de 100 € par tonne en 2030, « soit un accroissement linéaire autour de 10% par an ». Dans une vingtaine d’année, la notion de dépendance énergétique sera donc un des facteurs principaux de rentabilité des entreprises.
Réinventer le passé
« Heureusement, une partie des solutions est entre nos mains », poursuivait l’expert de l’Ademe. Première d’entre elle, la maîtrise de l’énergie, qui constitue un levier important dans les bâtiments existants. Par ailleurs, l’augmentation progressive des énergies renouvelables devrait également faire un appel d’air intéressant en constituant notamment « un potentiel énorme sous forme de chaleur, avec en ligne de mire la biomasse et la méthanisation ». Enfin, il va falloir inventer de nouvelles formes de transport, « propres et dé-carbonées » et soutenir l’éco-production et l’éco-consommation. « À nous de réinventer le passé, en revenant à des systèmes moins énergivores, comme le montre le renouveau des circuits courts en agriculture. »
« Nous sommes aujourd’hui la dernière génération à avoir les cartes en mains pour choisir le futur où nous voulons aller. Tout se joue dans la décennie qui débute », poursuivait Matthieu Orphelin. « Les petites actions sont évidemment à saluer, mais ne suffiront pas : il faut une révolution totale et complète de nos modes de production et de consommation. À chacun – Etat, collectivité, entreprise, agriculteur, particulier… – de réfléchir et de mettre en place les actions lui permettant, à son niveau, de réduire par 4 ses émissions de gaz à effet de serre. »
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