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Ferme Jamšek (Slovénie)Des Prim’holstein à 13 000 kg en stabulation entravée

Au centre la Slovénie, la famille Jamšek produit un peu plus de 700 000 litres de lait avec ses 50 laitières hautes productrices. Et bien que les vaches soient à l’attache, une partie du lait est valorisée en vente directe dans la capitale.

Située en zone de plaine, à 20 km de Ljubljana, l’exploitation des Jamšek est typique de la Slovénie : une ferme familiale où les vaches sont à l’attache (comme les 2/3 des élevages du pays). Mais étable entravée peut rimer avec productivité : Andraz et ses parents Nada et Martin traient une cinquantaine de vaches Prim’holstein à 13 000 kg de lait (la traite se fait au pipeline à raison de 8 vaches à la fois, soit 2 fois 2 heures par jour).

Étable entravée en Slovénie
Les 53 vaches laitières ainsi que les taries sont à l'attache. Les veaux sont en boxes individuels et les génisses sont en cases collectives sur caillebotis. ( © Terre-net Média)

Ici rien ne dépasse : la ferme est vraiment propre, les éleveurs semblent très consciencieux. Malgré leur mode d’élevage, ils sont attentifs au confort des animaux, leur objectif étant de faire vieillir davantage les vaches (actuellement 4 lactations de moyenne, 32 % de taux de renouvellement). Ils travaillent la génétique depuis de nombreuses années et parviennent à vendre quelques animaux grâce à leur bon niveau d’étable.

Vache laitière à l'attache
Le système à l'entrave contraint les éleveurs à traire au pipeline (8 vaches à la fois, 2x2h par jour). ( © Terre-net Média)

Objectif : autonomie

Contrairement aux exploitations de montagne, dans cette région, les parcelles cultivées sont plus nombreuses que les prairies. Cela permet aux éleveurs d’être 100 % autonomes sur les fourrages. Ils font d’ailleurs de bons rendements moyens : 9 à 10 t brutes sur l’ensilage d’herbe (4 à 5 coupes par an) et 45-50 t/ha en maïs ensilage.

Ils ont également repris la main sur la complémentation en réalisant leur propre mélange depuis 2018. « On utilise notre maïs, notre orge et nous achetons seulement la protéine », explique Andraz. C’est un automate sur rail qui distribue l’aliment individualisé à la vache. « La ration de base couvre 35 litres de lait, le reste est apporté par les concentrés en fonction de la productivité de chaque vache. On ajuste les quantités chaque mois avec les résultats de production. »

Ration des VLKg par vache
Ensilage d'herbe14,5
Maïs ensilage14,5
Maïs et orge 70/306,5
Drèches3
Luzerne2
Mix protéique1,7
Paille d'orge1,1
Mélasse1
Minéraux0,22
Matière grasse0,2
Calcium0,18
Sel0,09
MgO0,09
Bicarbonate de sodium0,04

Mais pour atteindre un tel niveau d’étable, les vaches consomment beaucoup : 2 200 kg de concentrés/VL/an en moyenne, « et d’autant plus cette année où le maïs récolté était assez pauvre en énergie », ajoute l’éleveur. Ce dernier ne connaît pas les chiffres exacts de son coût alimentaire, mais il est « trop élevé, c’est certain » d'après lui. C’est justement pour y voir plus clair et tenter de réduire la note qu’il s’est récemment équipé d’un logiciel de pilotage. Son but étant à l’avenir de produire plus de lait par les fourrages (en améliorant leur qualité) pour pouvoir réduire la voilure sur l’aliment.

Une proximité avec Ljubljana appréciée (avec quelques inconvénients…)

Voilà maintenant une dizaine d’années que la famille Jamšek vend du lait en direct. Sur les 700 000 litres produits, 15 % sont commercialisés en distributeurs automatiques et 5 % à des écoles et crèches du secteur. « Nous avons acheté la première machine en 2009, puis la seconde est arrivée derrière. Elles sont toutes les deux positionnées à Ljubljana, la capitale. On y passe entre 150 et 200 litres par jour. »

Distributeur automatique de lait
Deux distributeurs comme celui-ci sont installés à Ljubljana. Les clients peuvent acheter des bouteilles en plastique ou venir avec leurs contenants et paient 1 €/l de lait. ( © Famille Jamšek)

C’est le cousin d’Andraz, embauché à mi-temps, qui approvisionne les distributeurs au quotidien. « Il retire le lait restant de la veille (en général 5 à 10 litres qu’on ramène à la ferme pour les veaux), il nettoie le système et remplit de lait frais. » Le litre y est vendu 1 €, cela permet aux éleveurs d’améliorer leur revenu par rapport au prix de la laiterie (440 €/1000 l sur juillet 2023, 500 €/1000 l de moyenne sur 2022).

Quel avenir pour l’étable entravée ?

Si les vaches à l’attache sont un peu la « norme en Slovénie » (70 % des élevages laitiers), Andraz est bien conscient que ça ne répond plus à la demande en termes de bien-être animal. Il s’exprime : « Notre bâtiment a été construit en 2003. Il est certes amorti mais ce serait de gros investissements que d’en refaire un. Si ça devient interdit un jour, nous espérons que le gouvernement mettra en place un plan d’aides pour les éleveurs. Et il faudra du temps pour que tout le monde y passe… »

Étable en Slovénie
Vue de l'extérieure, l'étable n'est pas si imposante et pourtant, elle abrite bien les 53 laitières, les génisses, les taries et les veaux. ( © Terre-net Média)

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