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Pac 2023-2027Aides couplées, éco-régime… Quels impacts pour l’élevage laitier ?

En quoi la réforme de la Pac pourrait-elle être plus favorable aux élevages laitiers ? (©Pixabay)
En quoi la réforme de la Pac pourrait-elle être plus favorable aux élevages laitiers ? (©Pixabay)

Alors que le plan stratégique national français, élaboré dans le cadre de la Pac 2023-2027, est en cours d’examen à Bruxelles, plusieurs changements vont avoir un impact sur l’élevage laitier, dans un sens plutôt favorable, a détaillé l’Institut de l’élevage lors du dernier Grand Angle Lait.

La réforme de la Pac 2023-2027 introduit plusieurs nouveautés, avec une augmentation du budget du premier pilier destinée aux paiements découplés, l’intégration du paiement vert à la conditionnalité, la création de l’éco-régime, et celle de programmes opérationnels. En quoi cette nouvelle donne va-t-elle impacter l’élevage laitier ?

Premièrement, le couplage animal est en baisse de 10 %, afin d’abonder le paiement couplé destiné à soutenir la production de protéines végétales. Il reste ainsi 695 M€ pour l’aide à l’UGB (unité gros bovins), qui rassemble désormais les aides aux bovins laitiers et aux bovins allaitants.

Retrouvez la présentation de l'Idele, "Contenu et impacts de la réforme de la Pac sur le secteur laitier français", en cliquant sur la vidéo ci-dessous :

Les critères d’accès à l’UGB

Les bovins de moins de 16 mois comptent pour 0,6 UGB. Pour accéder à l’aide, il faut au minimum cinq 5 UGB de plus de 16 mois, une durée minimale de détention de l’exploitation de 6 mois. Il existe deux niveaux de paiement. Un paiement supérieur, estimé à 104 €/UGB en 2023, pour les femelles allaitantes dans la limite de deux veaux nés (et détenus 90 jours), et les mâles dans la limite des vaches présentes (toutes races). Et un paiement de base, dont le montant estimé en 2023 est de 57 €/UGB, pour les femelles laitières et mixtes, ainsi que les femelles allaitantes et les mâles au-delà du plafond. Les aides sont plafonnées à 120 UGB, avec un maximum de 40 UGB au paiement de base.

Une nouvelle enveloppe pour les protéines végétales

Pour favoriser la production de protéines végétales, la Pac 2023-2027 instaure un couplage pour les protéines végétales, avec une enveloppe « graines » de 72 M€ en 2023, et une enveloppe « fourragères » (82 M€). Cette dernière comporte deux enveloppes, plaine et Piémont, et montagne. Les mélanges de graminées et légumineuses sont désormais éligibles, mais uniquement l’année du semis, au même montant que pour les légumineuses pures. En 2023, ces aides devraient représenter 100 €/ha pour l’aide « graines », et 141 €/ha pour l’aide « fourragères ».

Elevage et accès aux éco-régimes

L’éco-régime sera également accessible aux exploitations d’élevage, via plusieurs critères. Par exemple, le non-labour de 80 à 90 % de la surface de prairies permanentes permet d’accéder au niveau standard de l’éco-régime, et le non-labour sur plus de 90 % de la surface donne accès au niveau supérieur.

Par ailleurs, on peut noter qu’au niveau des terres arables, 10 % des terres en légumineuses rapporte 3 points dans le calcul de l’éco-régime (contre 1 point quand ces 10 % sont cultivés en céréales d’hiver), d’où un effet incitatif pour les légumineuses. Des points alloués sont aussi aux exploitations où l’on a beaucoup de prairies permanentes et moins de terres arables, pour compenser la difficulté de mettre en place la rotation.

Une réforme globalement favorable aux élevages laitiers

En moyenne, la hausse du couplage devrait compenser la baisse liée à la convergence, mais la situation diffère selon les types d’élevage. L’Idele estime ainsi cette hausse à + 25 % en moyenne en 2023, avec un écart allant de - 300 € à + 1 500 €. La compensation restera partielle pour les systèmes « intensifs » et les polyculteurs -éleveurs. Globalement, le niveau supérieur de l’éco-régime est accessible aux éleveurs laitiers.

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