« Je conteste formellement » toute stratégie d'industrialisation agricole, a affirmé Stéphane Le Foll mardi lors d'une conférence de presse, estimant que son objectif était au contraire de « garder le maximum d'agriculteurs sur l'ensemble du territoire » et « de leur donner les moyens de se regrouper ».
Selon lui, « tout a été fait » pour que les exploitations de taille moyenne soient celles qui reçoivent les sommes les plus importantes, dans le cadre de la distribution des aides de la nouvelle Politique agricole commune (Pac), qui entre en vigueur en 2015.
Pour l'élevage, la dégressivité des aides a été calculée de manière à « cibler les aides les plus importantes sur la moyenne des troupeaux à l'échelle française », a-t-il expliqué.
Ainsi, les aides commenceront à décroître à partir de la 50e vache pour les races allaitantes, de la 40e pour les vaches laitières, et de la 30e pour les vaches laitières en zone de montagne.
En montagne, les primes seront doublées pour lutter contre le risque « de voir disparaître la production laitière » après la fin des quotas laitiers le 31 mars.
La reconnaissance à l'échelle européenne des Groupements agricoles d'exploitation en commun (Gaec) et la création des Groupement d'intérêt économique et environnemental (Giee) participent aussi de cette politique, a précisé Stéphane Le Foll.
Le nombre moyen d'animaux dans les élevages français est souvent bien inférieur aux pays voisins, a-t-il souligné, avec par exemple 60 vaches laitières en moyenne, le plus grand élevage atteignant 500 vaches (à la ferme dite des 1.000 vaches) contre 7.000 au maximum en Allemagne et au Royaume-Uni ; environ 600 poules pondeuses contre plus de 30.000 aux Pays-Bas ; et moins de 4.000 poulets de chair contre 60.000 au Royaume-Uni.
La Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire fondé par José Bové, a présenté fin février une carte recensant une trentaine de « fermes usines » en France, à l'instar de la controversée « ferme des 1.000 vaches » en Picardie.
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