La décapitalisation n’est pas qu’un mal français, souffle-t-on au Grand Angle Viande organisé par l’Institut de l’élevage. « Dans l’Union à 27, les abattages sont à la baisse sur les 8 premiers mois de 2023, sauf en Allemagne et aux Pays-Bas » note Caroline Monniot, agroéconomiste au service économique de l’Idele. Les volumes abattus marquent une baisse de 2,9 % par rapport à 2022.
Quelques pays font exception : l’Irlande a vu son cheptel allaitant croître suite à la conversion d’une partie du troupeau laitier en race à viande, et l’Espagne continue à développer son cheptel. « Mais les Espagnols ne pourront pas aller beaucoup plus loin dans le développement de l’élevage. Les contraintes agro-climatiques sont fortes », estime l’experte.
Plus 15 % de viande brésilienne en Europe en 2023
Dans ce contexte, l’approvisionnement en viande bovine depuis les pays tiers est à la hausse. En 2023, les importations européennes depuis les États-Unis et le Canada ont progressé de 3 %, l’Argentine fournit 7 % de viande de plus qu’en 2022, et le Brésil rafle la mise avec une hausse de ses exportations vers l’UE de 15 %.
Et pourtant, l’accord bilatéral UE-Mercosur qui fait tant parler n’a pas encore été ratifié. « Une partie des importations se fait à droit de douane plein », note Baptiste Buczinski, agroéconomiste à l’Idele. Compter alors 12,8 % de la valeur du produit en droit de douane, ainsi qu’une taxe de l’ordre de 3 €/kg pour la viande importée hors contingent commercial. « Malgré ces taxes, les importations restent compétitives tant la production est bon marché », précise l’économiste.
La viande non-européenne marginale sur le marché français
Cela ne veut pas pour autant dire que les Français ont de la viande sud-américaine dans leur assiette. « Lorsqu’on dit qu’il y a de la viande étrangère dans les cantines, il s’agit surtout de viande européenne », rassure Baptiste Buczinski. « La viande issue des pays tiers doit représenter moins de 1 % de la consommation nationale, et moins de 10 % de la consommation européenne ».
D’après les données FranceAgriMer, les importations de viandes fraîches issues des pays-tiers (hors Royaume-Uni) représentent moins de 0,4 % des importations françaises en 2022. Les achats français sont plutôt effectués auprès des pays voisins, avec des volumes conséquents échangés depuis l’Irlande, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni sur le marché de la viande fraîche.
Et s’il est peu probable que ce genre de produits se retrouve dans les caddies des consommateurs français, le risque est que cette marchandise étrangère vienne perturber le marché de la viande. « On importe généralement des morceaux d’aloyau. Or c’est ce type de pièces qui tire vers le haut le prix moyen de carcasse ». En bref, le risque serait de dégrader le prix des morceaux qui ont le plus de valeur sur le marché européen, via l’importation.
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