Plutôt que d’affourager ses vaches quand l’herbe se fait rare, Kévin Morel les laisse se servir elles-mêmes. Sa technique : le pâturage de stock sur pied.
Éleveur de vaches allaitantes dans la Marne (51), Kévin Morel pratique le pâturage de stocks sur pieds. L’objectif : passer sans peine la sécheresse estivale. Et si comme cette année, la météo se fait clémente, le pâturage du stock permet aux autres parcelles de se régénérer pour l’automne.
Depuis six ans, l’agriculteur sort une parcelle de son circuit de pâturage au début du mois de mai, et la laisse reposer deux mois. « Lorsque les vaches reviennent au 1er août, elles ont de l’herbe de 1 m voire 1,20 m pour paître », commente l’éleveur.
Un chargement élevé
Le stock sur pied lui permet d’affourager ses bovins jusqu’au premier octobre. « Je compte environ 15 ares par vache pour pouvoir tenir deux mois ». Avec un troupeau en vêlage d’automne, les veaux sont généralement sevrés avant le mois d’août lorsque l’herbe se raréfie. Les vaches taries et les génisses pleines pâturent alors le stock sur pied.
Question pâturage, l’éleveur mise sur un chargement élevé pour limiter les refus. « Je laisse les vaches 24 heures maximum avec 20 à 25 m² par vache selon la hauteur d’herbe. Elles n’ont pas de complémentation, elles sont forcées de manger ce qu’on leur propose », explique l’agriculteur marnais. Il reste toutefois possible d’adapter la pratique. Si l’on souhaite plus de performances, diminuer le chargement permettra aux bovins d’être plus sélectifs.
Avec 6 à 7 t de MS/ha mises à disposition, Kévin Morel estime que ses vaches ingèrent 12 à 14 kg de MS au pâturage. « C’est proche de ce qu’elles mangeraient si elles étaient à l’auge avec du foin ». S’il n’a jamais évalué la valeur alimentaire du stock sur pied, il ne lui confère pas de mauvaises performances. « Les vaches ne perdent pas en état sur cette période. Et la valeur alimentaire doit être proche de celle du foin, car il y a toujours un petit peu de vert au pied qui plaît bien aux vaches ».
Réensemencer les prairies
Autre avantage : la pratique permet de ressemer naturellement la prairie. C’est d’ailleurs un bon moyen de récupérer des prairies qui ont été malmenées au printemps. « Cela permet de recréer un stock semencier dans le sol, et de bénéficier d’une quantité importante de bouses. L’année suivante, on y fait généralement une bonne saison de pâturage ».
L’été 2023 aura été atypique, avec des pluies abondantes durant le mois de juillet qui auront profité à la pousse de l’herbe. « Généralement à cette date, les parcelles, qui ont été pâturées au printemps, riquent de griller. Cette année, elles continuent à produire » ,observe l’éleveur. Mais l’excédent de fourrage n’est pas pour lui déplaire.
Seul inconvénient : les forts orages ont tendance à faire verser le stock d’herbe. « L’herbe a tendance à se coucher ». Parmi les espèces les plus sensibles à la verse se trouvent le vulpin, la houlque laineuse ou encore les ray-grass. D’autres tiennent le coup : « les fétuques élevées et dactyles restent debout ». D’autant que la verse ne semble pas rebuter les bovins « lorsque les conditions sont un peu plus séchantes, elles le mangent sans problème ».
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