Jeudi 11 mai, la FDSEA de la Mayenne a organisé une manifestation dans des magasins Carrefour et Leclerc et Intermarché de Laval. L'occasion de vérifier les prix, et l'origine des produits agricoles. « La tentation est forte pour certains distributeurs de se fournir à l’importation, et d'abandonner l’approvisionnement français. Quelques mauvais élèves ont d’ailleurs tenté de passer à l’acte... » expliquent la FDSEA les JA de la Mayenne dans un communiqué de presse.
Les agriculteurs présents sur place ont réalisé une opération « panier anti-français ». L'objectif : remplir leurs chariots de produits issus de l'importation. Et les caddies n'ont eu aucune peine à se remplir : "beurre préparé à Isigny" avec de la crème de provenance UE, charcuterie italienne sous marque française... Les éleveurs déplorent l'utilisation d'étiquetages trompeurs pour le consommateur.
Cette mobilisation fait suite à celle du 9 mai, organisée par les JA et la FRSEA Auvergne Rhône Alpes devant le magasin Carrefour d'Ecully, en banlieue de Lyon. Même objectif : dénoncer la présence de viande bovine d'importation dans les rayons.
« Carrefour n'est pas la seule enseigne à le faire », concède François Garrivier, vice président de la FRSEA de la Loire, « mais elle ne s'en cache même pas ! ». C'est du moins ce que laissent entendre les opérations promotionnelles en cours sur de la viande bovine. Dans les rayons, viandes françaises, allemandes et britanniques se partagent les étales.
Baisser les prix à tout prix
« À travers l'importation, les enseignes essaient de nous mettre en concurrence avec les viandes étrangères pour faire baisser les prix. » Une tentative qui ne passe pas pour les éleveurs, alors que la tendance est à la baisse sur le marché des jeunes bovins depuis quelques semaines. « L'attitude de la distribution est insupportable vis-à-vis des éleveurs, poursuit l'élu. Ce n'est pas aux éleveurs de payer pour le prix inflation. »
Côté distributeur, on explique le recours aux pièces d'importations est une réponse au manque de disponibilité sur certains morceaux. Mais cette fois encore, la pilule ne passe pas. « Peut-être faudrait-il s'interroger sur les causes de ces problèmes d'approvisionnement ! » ironise François Garrivier. « Il faut que les enseignes assument qu'elles sont à l'origine de la baisse du cheptel français avec leurs politiques de prix bas », poursuit l'agriculteur.
Et plus globalement, le syndicat dénonce l'ambiguïté des grandes surfaces sur l'indication de la provenance des viandes. « Les distributeurs n'ont pas toujours des positions claires ». C'est d'ailleurs une erreur d'étiquetage qui aura motivé la mobilisation devant le magasin d'Ecully. En cause, l'utilisation du logo VBF (viande bovine française) sur des portions de viande d'origine allemande.
350 vaches, 3 traites par jour et 12 salariés : une ferme laitière grand format où il fait bon vivre
Angus, Charolais, Blanc Bleu : quelle race préférer pour le croisement laitier ?
Un taureau limousin vendu 22 500 € aux enchères de Lanaud
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »
Décapitalisation : profiter de l’hémorragie pour faire naître un élevage durable ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
L’huile de palme est à manier avec précaution
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
Simon Huet : « Je gagne plus d'argent à être autonome qu'à être en bio »
Reprendre le contrôle sur les troupeaux à haut niveau cellulaire