Réunie en conseil d'administration le 19 avril, la Fédération Nationale Bovine appelle à une « inversion de logique immédiate de la part des opérateurs ». Avec un rythme de décapitalisation avoisinant les 3 %, le syndicat estime qu'il est urgent d'envoyer des signaux positifs pour assurer l'installation des jeunes. Et pour Patrick Bénézit, président de la FNB depuis février dernier, l'aval de la filière fait défaut. « Il est de la responsabilité de la grande distribution de donner impérativement un signal positif aux producteurs, dans une période cruciale pour l'avenir de l'élevage ».
Un prix de vente inférieur au coût de production
« Les prix à la production ne rémunèrent pas les éleveurs au niveau des coûts de production, alors que les charges vont demeurer à haut niveau » insiste le syndicat dans un communiqué de presse. Dans ce contexte, toute baisse de prix au producteur, ou course aux promotions apparaît comme « injustifiable ». D'autant que la consommation de viande bovine s'est maintenue en 2022, en dépit de la baisse de production.
Une scandaleuse tentative d’abandon de l’approvisionnement en viandes françaises
Plus encore, les tentatives d'achat à l'étranger de l'aval de la filière visant à contourner les hauts niveaux de prix français apparaissent comme inacceptables pour le syndicat. « Face au ballon d'essai de l'ensemble de la grande distribution sur un approvisionnement à l'import, enseigne Carrefour en tête et tout particulièrement, les éleveurs veulent faire entendre qu'ils ne laisseront pas s'opérer une telle déstabilisation supplémentaire du marché ». Cette démarche est « contraire à tous les enjeux de souveraineté, d'affichage au consommateur de l'origine des produits, de conformité d'offre à un modèle de production durable et de maintien de l'emploi sur les territoires ! »
Enfin, la FNB en appelle au ministère de l'économie, regrettant le soutien de Bercy aux politiques de prix bas et d'importation. « Ce serait remettre en cause le travail opéré avec la mise en place d'Egalim 2 ».
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