L’Empire du Milieu a récemment revu à la baisse ses chiffres de productions animales de ces dernières années. Une révision à la baisse des produits laitiers et de la viande bovine qui laisse entrevoir un potentiel bien plus important pour les producteurs locaux, mais aussi pour les pays exportateurs comme la France pour satisfaire une demande croissante.
Tous les spécialistes ont toujours souligné qu’il fallait se méfier des données économiques chinoises, quand elles existent. La révision, fin 2018, des chiffres du China Statistical Yearbook concernant les productions agricoles animales et végétales en témoigne. Ces modifications, qui semblent intervenir suite au recensement agricole entrepris en 2016, sont particulièrement importantes pour la production bovine.
Selon l’institut de l’élevage, qui a analysé ces révisions statistiques, « la production laitière s’établirait en 2017 à 30,4 Mt, contre 35,45 Mt d’après les données précédemment publiées ». « Le nouveau chiffre se situe à 14 % sous le niveau précédemment affiché, soit un écart de 5 millions de tonnes, correspondant à peu près à la production annuelle du Danemark », compare l’institut.
Pire, la révision statistique ne se limite pas à l’année 2017 mais concerne également les données depuis 2006. « Si les variations interannuelles semblent comparables à celles des anciennes données, la production laitière chinoise n’aurait pas beaucoup évolué depuis 2006. »
13 % de moins en viande bovine
« Cette modification vient conforter les nombreux doutes qui existaient sur le niveau de la production laitière chinoise, mais ne modifie en rien les équilibres sur le marché mondial des produits laitiers », nuance Jean-Marc Chaumet, chef de projet conjoncture laitière à l’Institut de l’élevage. « Cependant, la consommation chinoise de produits laitiers est en conséquence revue à la baisse : ramenée de 35 kg à 30 kg équivalent lait par habitant et par an. »
L’écart sur la production chinoise de viande bovine est sensiblement identique à celui observé en lait : la production de viande bovine ne serait que de 6,35 Mt en 2017, contre 7,26 Mt d’après les anciennes données, soit une révision à la baisse de 13 %. Surtout, la trajectoire des anciennes données, montrant une évolution constante de la production, n’est absolument pas confirmée par les nouvelles données. « La production de viande bovine n’aurait progressé que de 7,5 % entre 2006 et 2017, et non de 26 % », commente Jean-Marc Chaumet.
Et le spécialiste de conclure : « Si la Chine demeure le 4e producteur mondial de viande bovine, derrière l’UE-28 et devant l’Inde, sa consommation ne serait plus que de 6 kg équivalent carcasse par habitant et par an en moyenne, contre près de 7 kg avec les précédentes données.
Si ces nouveaux chiffres présentent réellement une image plus proche de la réalité des productions chinoises, la marge de progrès de la consommation apparaît donc encore plus importe qu’initialement prévue en produits laitiers comme en viande bovine. »
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?