Le réseau des GDS appelle à vacciner contre la FCO-3 et 8 et contre la MHE sur tout le territoire, y compris le nord de la France, jusqu’alors uniquement concerné par le sérotype 3.
En provenance des Pays-Bas, la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) a été détectée en France en juillet 2024. La maladie s’est alors développée pour étendre la zone réglementée à la quasi-totalité du territoire. En à peine cinq mois, ce sérotype a engendré plus 8 436 foyers (ovins et bovins) dans 49 départements, selon GDS France. L’enquête menée auprès des élevages déclarés foyer de la maladie entre septembre et novembre offre un premier état des lieux des pertes directes : un tiers des élevages bovins contaminés ont perdu au moins une vache (de 0 à 11 bovins). La mortalité chez les adultes semble limitée, mais la mortalité des veaux va de 0 à 25 animaux selon les cheptels et au moins 44 % des élevages bovins ont subi de 1 à 20 avortements.
En première ligne, les départements du Nord-Est ont été particulièrement touchés et ont pâti d’une arrivée tardive des vaccins. Mi-décembre, le GDS de Picardie recensait 419 foyers bovins déclarés. Dans l’Aisne, département le plus frappé, son enquête confirme la faible mortalité des adultes (1 %). Néanmoins, 25 % des élevages contaminés font état d’une hausse de la mortalité dans leur troupeau pouvant atteindre 33 % chez les veaux de 0 à 21 jours. « En parallèle, les éleveurs constatent une hausse des vêlages prématurés, des avortements et des retours en chaleur, mais aussi des signes cliniques tels que de la fièvre ou des écoulements nasaux, associés à une baisse d’ingestion et de production laitière (38 %) », analyse Marie Petitprez, conseillère sanitaire.
- 20 % de lait en Moselle
Autre exemple, la Moselle où, au 31 décembre, 62 % du cheptel bovin était reconnu foyer positif, dont 224 élevages laitiers. Entre septembre et novembre, les cas de mortalité y ont augmenté de 60 % par rapport à la moyenne des trois années précédente. Un phénomène plus marqué chez les allaitants. « En élevage laitier, la productivité moyenne recul de près de 20 % et la qualité du lait est aussi impactée, précise la directrice du GDS Lucile Adelé. Ces pertes vont se prolonger et, comme la multiplication des retours en chaleur, auront des conséquences à long terme sur les filières. » Dans un communiqué, GDS France précise que « l’impact sanitaire est plus important que ces estimations ».
Avec la remontée progressive du sérotype 8 et de la maladie hémorragique épizootique (MHE), le réseau appelle à vacciner contre les trois maladies, avant la mise à l’herbe : le rappel de la FCO-3 et deux injections contre la FCO-8 et la MHE. La tâche est complexe, car les trois vaccins ne peuvent pas être réalisés en même temps. Les injections peuvent être réalisées par l’éleveur, sauf pour les animaux destinés à la vente, qui devront être vaccinés par un praticien afin d’être certifiés.
Fini les doses publiques gratuites, les trois vaccins représentent un coût de l’ordre de 25 et 30 € par vache. « L’étude d’impact clinique coût bénéfice est favorable à la vaccination », rappelle Emmanuel Garin, épidémiologiste chez GDS France. Dans l’intérêt de la filière, il conseille de passer les commandes le plus tôt possible avec son praticien, pour prévenir un manque de vaccin qui requièrent quatre à six mois pour leur fabrication.
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