À qui s’adresse l’audit Agrilean ?
Jennifer Franelli : L’audit est ouvert à toutes les exploitations, quel que soit leur contexte : conventionnel ou bio, en phase de développement ou de conversion. Il s’adresse aussi bien à des agriculteurs très bons techniquement mais qui souhaitent encore progresser, qu’à des éleveurs en situation financière délicate. Après un incendie, une réduction de main-d’œuvre, une modification d’un cahier des charges, un ajustement voire une réorientation du système de production peut s’avérer nécessaire. En Franche-Comté, la perspective d’exigences renforcées pour la production du lait comté-morbier-mont d’or AOP, ainsi que le changement climatique suscitent de nouveaux questionnements. Donner plus de concentrés ne suffit pas à améliorer l’efficience du troupeau.
Comment se déroule l’audit d’exploitation ?
J. F. : L’audit se déroule sur une journée. Le matin, les techniciens de la chambre d’agriculture, de Conseil Élevage et du Centre de gestion analysent les chiffres de l’exploitation. Six indicateurs clés de la rentabilité, responsables d’une part importante de l’Excédent Brut d’Exploitation, sont étudiés avec soin : le lait par vache, le taux d’élevage, le pourcentage de sols profonds, l’efficacité alimentaire en gramme de concentré par litre de lait, le taux de prairies temporaires sur la SFP, le taux de mécanisation.
L’après-midi sur l’exploitation, une visite des ateliers et une discussion approfondie avec le ou les éleveurs permettent de dégager les points forts et faibles du système, les opportunités et les contraintes de l’exploitation et de détecter les pistes d’amélioration. La semaine suivante, l’agriculteur reçoit un compte rendu détaillé, accompagné d’une proposition de plan d’action avec un gain d’EBE prévisionnel chiffré sur cinq ans. Il intègre des marges de sécurité. Une seconde visite est prévue dans les dix-huit mois qui suivent.
Quelles sont les marges de progrès le plus souvent identifiés ?
J. F. : L’autonomie est souvent la clé du succès. Elle permet d’assurer une adéquation entre la taille du troupeau, les ressources fourragères, la capacité du bâtiment. Elle est essentielle en période d’aléas climatiques ou d’infestation des prairies par les campagnols. Elle permet d’améliorer la productivité sans augmenter les charges opérationnelles. Elle se construit par la qualité et la quantité de la ration de base, l’amélioration de la production des surfaces fourragères, la modification du système de pâturage, l’optimisation de la distribution des concentrés, et la garantie d’un bon accès à l’eau.
Quel est le coût du dispositif ?
J. F. : Le coût du dispositif (3 000 € TTC) est pris en charge par la Région Bourgogne-Franche-Comté à hauteur de 1 700 €. Le solde est à la charge de l’exploitation. Il doit être mis en parallèle avec les gains d’EBE, estimés en moyenne à + 25 000 €. Réalisé la plupart du temps de façon volontaire, Agrilean peut ouvrir, en Bourgogne-Franche-Comté, l’accès à une modulation supplémentaire dans le cadre d’une demande de DJA (dotation jeunes agriculteurs).
(1) Dans le Jura, le Doubs et le Territoire de Belfort.
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