« Notre priorité, c'est le troupeau. Même pendant la moisson ! »

Fabrice et Nathalie Macé ont pensé leur exploitation pour que chacun soit facilement remplaçable.
Fabrice et Nathalie Macé ont pensé leur exploitation pour que chacun soit facilement remplaçable. (©Cécile Julien)

Quand il faut gérer l’intensité des moissons avec la charge de travail habituelle autour du troupeau, les journées peuvent vite ressembler à des marathons. Pour éviter de subir un tel rythme, Nathalie et Fabrice Macé, éleveurs à Val d’Anast (35), travaillent depuis des années à améliorer leur organisation de travail. De l’automatisation, de l’anticipation et un peu de délégation leur permettent de gérer troupeau et moissons.

Sur une exploitation, les moissons sont une période de travail intense. Une période qui est d’autant plus compliquée à gérer quand il y a un troupeau laitier. Pour ne pas délaisser les vaches, tout en gérant la moisson et tous les travaux qui suivent, Nathalie et Fabrice Macé, éleveurs à Val d’Anast (35) misent sur de l’automatisation, beaucoup d’anticipation et un peu de délégation. « Notre priorité est le troupeau même pendant les moissons car c’est lui qui assure une bonne partie du revenu », soulignent Nathalie et Fabrice Macé. Avec l’aide de leurs enfants ou de stagiaires, l’été reste une période chargée mais qu’ils arrivent à gérer.

Depuis leur installation, les deux éleveurs ont toujours été très attentifs à leur organisation du travail. « Déjà, parce que l’un comme l’autre, nous avons des activités et responsabilités extérieures, auxquelles nous ne voulons pas renoncer », expliquent-ils. Leur début d’activité les a poussé à s’organiser un peu à marche forcée. « Fabrice était en Gaec avec ses parents. Je me suis installée sur une autre exploitation. Notre fils avait 15 mois. Donc une grande organisation était nécessaire », reconnait Nathalie. D’autant plus qu’un an et demi après son installation, la jeune femme était élue secrétaire générale des JA et qu’un 2e enfant était né, bientôt suivi d’un 3e. « En l’optimisant progressivement, nous avons trouvé une organisation de travail qui nous permet de profiter des enfants, de dégager du temps à l’extérieur et de gérer les périodes où il y a plus de travaux dans les champs », apprécient Nathalie et Fabrice.

Automatiser

En s’appuyant sur leurs expériences professionnelles antérieures et leurs échanges en Ceta, les deux éleveurs ont fait évoluer leurs exploitations, qu’ils ont regroupé en Gaec, et leur organisation pour arriver à gérer à deux 100 vaches et 200 ha. Pour diminuer les contraintes physiques et le temps de travail, ils ont misé sur de l’automatisation, avec un Dal pour les veaux, une traite robotisée, la distribution de l’alimentation par une désileuse automotrice. « Ces investissements nous ont aussi apporté un meilleur suivi technique, ce qui aide à l’anticipation, apprécient les éleveurs. Par exemple, avec l’automotrice ça ne prend pas beaucoup de temps de distribuer une ration de préparation vêlage aux taries sur les trois dernières semaines mais ça évite d’avoir des fièvres de lait à gérer, qui, elles feraient perdre du temps et de l’argent ».

Anticiper

L’anticipation est le 2e mot clé de l’organisation de Nathalie et Fabrice. Ça se traduit par une gestion de la santé du troupeau basée sur la prévention mais aussi une rigueur dans les tâches à effectuer pour ne pas se laisser déborder. « Je préfère passer 10 minutes trois fois par jour à nettoyer et vérifier le robot à des moments où j’ai d’autres choses à faire dans le bâtiment que de recevoir une alerte quand je fais autre chose », estime Nathalie.

Cette approche découle d’échanges en Ceta sur le lean management, cette approche issue de l’industrie pour rationaliser son travail. « En groupe, on s’est rendu les uns chez les autres pour observer nos pratiques et trouver ensemble des pistes d’amélioration », explique Nathalie, qui a organisé les différentes tâches de l’élevage avec des codes couleurs. « Par exemple pour la buvée des veaux, il y un scotch de couleur sur la niche et sur le seau. La couleur est reportée sur un tableau avec les quantités. Ça facilite le travail et améliore l’hygiène ».

Externaliser la moisson

L’ensemble de cette organisation permet à Nathalie et Fabrice de faire leur travail d’astreinte entre 6 h et 9 h. « Comme les moissons débutent rarement avant midi, on est prêt sans problème », apprécient-ils. La récolte est assurée par une ETA. Comme le troupeau est leur priorité, les deux exploitants préfèrent externaliser une partie des cultures. « L’amortissement de matériels de cultures plus le temps de travail d’un salarié nous reviendraient plus cher que de faire appel à une ETA qui aura du matériel performant pour un chantier plus rapide », calcule Fabrice. Pour les parcelles les plus grandes, le grain est collecté en caissons. « La moissonneuse fait 11 mètres, il faudrait être à 2 remorques pour la suivre. Les caissons demandent un peu d’anticipation mais ça nous fait gagner du temps ». Il ne restera qu’un tiers des parcelles à gérer avec des remorques. C’est aussi l’ETA qui se charge de presser la paille en big. « Comme les 600 bigs doivent être rentrés vite, c’est là notre période de pointe, reconnaissent Nathalie et Fabrice. On la ramasse à deux, un prend le télescopique, l’autre le tracteur et le plateau ». Avec une telle organisation, l’été s’annonce serein.

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