En dix ans, Sabine Rouas a réussi à faire d’Aston un vrai petit cheval. Sauts, balades, acrobaties… La complicité de la cavalière avec le taureau a de quoi surprendre !
Si en sillonnant les routes de la Meuse, vous tombez nez à nez avec une femme assise sur un taureau : ne soyez pas étonné, vous venez simplement de rencontrer Sabine. La cavalière a l’habitude de détonner. De l’école de commerce au management par l’animal, de l’équitation à la monte bovine, elle n’a jamais eu peur des chemins de traverse.
Son déclic : la disparition d’Underwood, « le cheval d’une vie » comme aime à l’appeler la cavalière. « C’est arrivé à l’époque ou je changeais radicalement de vie, passant des bureaux de grands groupes privés, à la formation en management par l’animal », résume Sabine. Dix-neuf ans en compagnie d’un cheval de grand prix, ça marque. « Lorsqu’il est parti d’une maladie, je me suis dit que c’était fini ». Impossible pour la cavalière de monter de nouveau. Mais c’était sans compter sur la rencontre de « Trois cent neuf », la maman d’Aston, son compagnon à quatre pattes actuel.
Du cheval au bovin
Faute de chevaux, Sabine avait pris l’habitude d’aller voir les animaux sur une ferme voisine. « J’ai commencé à avoir une certaine proximité avec la maman d’Aston », remarque la cavalière. Arborant fièrement le numéro 309, la vache a peu à peu commencé à répondre à l’appel de son drôle de patronymique. « Quand je l’appelais, elle meuglait », sourit Sabine.
Mais c’est pour son veau que la cavalière a eu l’étincelle. « Je m’étais tellement occupée de sa maman lorsqu’il était dans son ventre qu’à la naissance, il ne suivait que moi », se remémore-t-elle. Problème : adopter un veau n’est pas chose aisée. « J’étais en appartement, et l’agriculteur n’avait pas pour projet de garder le mâle sur la ferme ». Sabine a donc racheté Trois cent neuf et son veau, et leur a trouvé une pension en Alsace le temps de déménager vers une structure adaptée.
La dresseuse l’admet « je n’imaginais pas les monter ». Pour elle, le bovin relevait davantage du compagnon — à la manière d’un chien — que du moyen de locomotion ! Mais à force d’interaction, la relation a peu à peu évolué. « Je leur apprenais à donner la patte, puis à me supporter sur leurs dos… » si bien que l’instinct cavalier de Sabine a vite repris le dessus.
Un animal très têtu
Il n’empêche que les bovins restent têtus. « La différence avec le cheval est morphologique, certes, mais c’est surtout le caractère qu’il faut appréhender ». Impossible de forcer un bovin. « C’est un animal qui ne travaille pas s’il n’a pas envie de travailler ». Avec un poids de plus d’une tonne, difficile d’être contraignant. « S’il ne veut pas sauter, il ne saute pas ! ». À force de jeux et de subterfuges, Sabine a su apprivoiser Aston. Spectacles équestres, formations, animations, conférences, shootings… Plus qu’un compagnon, Aston est pour elle un véritable collègue de travail.
Pour le reste, ses bovins sont traités comme des chevaux. « Je ne connais que ça », concède Sabine. Box, écurie, paddock… Le quotidien d’Aston ressemble comme deux gouttes d’eau à celui d’un cheval. « On peut même dire qu’il se prend pour un cheval ! ». Pas question cependant d’aller au-delà de leur morphologie : le taureau perdra toujours à la course avec l’étalon.
Si la discipline peut sembler marginale, elle reste néanmoins partagée par quelques passionnés. « Des personnes me contactent pour avoir des conseils ou prendre des cours », poursuit la formatrice en management. « Dans d’autres pays, on voit de temps en temps des gens monter des bovins, ou même tout type d’animaux, alors pourquoi pas ! ». Son rêve : voir les passionnés de monte bovine se structurer. « Nous n’aurions pas à rougir si nous faisions une petite démonstration avec des bovins à l’occasion du Salon du cheval », lance à tout hasard la cavalière.
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