Les salariés mettent la pression sur l'Etat

Coutances (France), 26 mars 2015 (AFP) - Les salariés des abattoirs normands en difficulté Aim ont menacé jeudi de ne pas déposer vendredi leur projet de reprise partielle, si l'État ne leur donne pas l'argent nécessaire pour boucler ce projet, ce qui laisserait près de 500 personnes sans emploi, selon la Cfe-Cgc.

Le 19 mars, le tribunal de commerce de Coutances (Manche) leur a donné jusqu'à vendredi pour finaliser ce projet, qu'ils doivent présenter à partir de 9h30 aux juges. Il s'agirait de sauver 206 des environ 350 emplois du site de Sainte-Cécile dans la Manche (et de son antenne, proche, de Villedieu-Les-Poêles) qui ne fait l'objet d'aucune autre offre, selon Sébastien Lafon, délégué Cfe-Cgc de l'entreprise.

Menacés de liquidation, les abattoirs Aim emploient 590 personnes en tout en France. Seul l'abattoir d'Antrain (Ille-et-Vilaine) fait l'objet d'une offre, pour 70 salariés seulement, 40 autres se voyant proposer un emploi à Rennes chez le repreneur potentiel. Le tribunal doit se prononcer sur cette offre mardi prochain.

Pour Sainte-Cécile, « nous attendons 2,5 millions d'euros minimum de l'État », a déclaré à l'Afp Sébastien Lafon. Les salariés se fondent sur la promesse du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll devant les députés, le 11 mars, de « sauver Aim ». « Pour l'instant, on a zéro de la part de l'État. Des discussions sont en cours. Nous, si on n'a pas d'engagement avant ce soir, demain on dépose rien au tribunal, et ils verront, 500 salariés devant le tribunal ce que ça donne », a affirmé Sébastien Lafon. Interrogé par l'Afp, le ministère de l'Agriculture a indiqué que « les discussions sont toujours en cours concernant la participation de l'État ». Il s'agit en grande partie selon le ministère d' « expliquer quels sont les dispositifs de soutien public mobilisables ». « On peut pas présenter une offre en l'état, malgré ce que voudraient nos administrateurs judiciaires, à savoir qu'on dépose l'offre en l'état avec des conditions suspensives, de telle manière que les élections se passent bien dimanche », a poursuivi Sébastien Lafon.

Un comité central d'entreprise a eu lieu jeudi à Sainte-Cécile qui est aussi le siège d'Aim dans un ambiance « explosive », a affirmé Sébastien Lafon. Plus de huit millions d'euros ont déjà été trouvés pour financer le projet des salariés : deux millions de la région Basse-Normandie et du département de la Manche, cinq millions de la Bpi, 1,6 million d'Agrimer et 500.000 euros des salariés, selon l'avocate des salariés Élise Brand. Le projet de reprise de Sainte-Cécile prendrait la forme d'une société par action simplifiée (Sas) dont les salariés seraient actionnaires majoritaires, selon Sébastien Lafon.

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