Le candidat à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), en visite jeudi au Salon de l'agriculture, a déroulé son programme pour ce secteur, mettant un point d'honneur à renégocier la politique agricole commune (Pac) de l'Union européenne.
Après la traditionnelle photo de famille avec la mascotte du salon, Fine, une vache de race Bretonne pie-noir, Nicolas Dupont-Aignan s'est déplacé au pas de course entre les principaux stands, interpellé par quelques fidèles : « On a besoin de nouvelles têtes comme la vôtre, on ne vous lâche pas ! Tenez bon ! » lui lance une sexagénaire.
Au cours de sa visite, le candidat de Debout la France a notamment échangé avec des éleveurs de bétail et des producteurs laitiers, leur exposant ses mesures pour l'agriculture : renégociation de la Pac , instauration d'un « prix-plancher » pour la viande et le lait, refus de l'accord Ceta , étiquetage obligatoire de l'origine des produits...
Il a assuré qu'il fallait absolument « rompre avec la Pac » en proposant, pour y parvenir, un plan A et un plan B : « Soit on arrive à réguler les productions, et on rétablit les prix garantis et une protection européenne, soit on s'en va et on fait une politique nationale », a-t-il précisé à l'AFP.
Son adversaire frontiste Marine Le Pen avait appelé mardi à « franciser les aides » aux agriculteurs et qualifié la Pac « d'échec absolu ». « La différence avec Marine Le Pen, c'est que, elle, elle dit : "On s'en va tout de suite." Moi, je dis : "On renégocie d'abord" », a souligné Nicolas Dupont-Aignan.
A l'occasion du Salon de l'agriculture, le député de l'Essonne s'est indigné contre les industriels et la grande distribution, estimant que « la valeur ajoutée est complètement prise » par ces deux acteurs économiques, laissant peu de marge aux producteurs. « Je proposerai un prix plancher pour les achats du lait et de la viande, et les industriels et les grands distributeurs seront obligés d'avoir un prix plancher », ce qui « va permettre à notre agriculture de survivre », a assuré le candidat à la présidentielle, après avoir échangé avec les présidents d'Interbev (Interprofession Bétail et Viande) et du groupe laitier Lactalis.
Accompagné par plusieurs agriculteurs, dont la vice-présidente du parti Anne Boissel, productrice de lait, le candidat de Debout la France a débuté sa visite par une minute de silence en hommage aux agriculteurs qui se sont suicidés ces derniers mois. Il a pointé du doigt « l'agrobusiness, la manière dont ont été abandonnés (les) agriculteurs depuis des années par des gouvernements successifs », qu'il considère comme responsables de ces suicides. « Ici (au Salon de l'agriculture), vous avez tous ceux qui pillent l'agriculture et qui vivent aux crochets des agriculteurs », a dénoncé le maire de Yerres. Pourquoi s'y rendre alors ? « Moi, je n'ai pas gouverné, et j'ai proposé autre chose, et j'ai été le seul député à lutter contre la suppression des quotas laitiers », s'est-il défendu.
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