« Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie à l'exception de décembre 2021, juin 2022, septembre 2022 et novembre 2022 », expliquait récemment Météo France dans un communiqué de presse.
Depuis septembre 2022, le déficit pluviométrique en France est de 15 % selon l'organisme de météorologie, qui dresse un bilan des derniers mois : « septembre a été excédentaire de 15 %, suivi par un mois d’octobre très déficitaire (- 35 %). Novembre, décembre et janvier ont été relativement proches de la normale. Février a été marqué par un déficit important, la pluie n’étant pas tombée sur le pays entre le 21 janvier et le 21 février, soit pendant 32 jours (plus longue série de jours consécutifs sans précipitations). Le mois de février présente un déficit de 75 % (soit - 50 mm). »
Ce déficit pluviométrique s'est traduit par un assèchement des sols en surface mais aussi par une recharge des nappes qui n'est pas satisfaisante. La pousse de l’herbe a pâti de ces conditions météo, retardant la mise à l'herbe.
Face à cette situation, nous vous avons interrogé du 14 au 21 mars sur Web-agri (1019 répondants) pour avoir votre point de vue. 24 % d'entre vous étiez plutôt très préoccupés par la situation météo, 34 % un peu. En revanche 33 % ne manifestaient aucune inquiétude particulière et 9 % n'étaient pas du tout inquiets.
La pluviométrie en mars a permis de réhumidifier les sols. En effet, du 1er au 19 mars, il est tombé sur la France 94 % du cumul mensuel normal d’un mois de mars, note Météo France. L'indice d'humidité des sols s'est ainsi amélioré sur une large partie ouest de la France :
Ce retour de la pluie associé à des températures plus douces a permis à l'herbe de bien démarrer, mais a aussi fortement dégradé les conditions de portance.
Dans sa première note agroclimatique de l'année, l'Idele conseille, quand c'est possible, « de décaler la mise à l'herbe ou sinon de limiter le chargement instantané (> 100 ares par UGB) et de pratiquer un pâturage tournant rapide (diviser par deux le temps de séjour par rapport au prévisionnel) avec un objectif de hauteur de sortie supérieur à 5 cm ». Et cela pour éviter la dégradation des prairies qui peuvent impacter leur productivité pendant l'année.
Comme Maxime Moinard, éleveur vendéen, l'heure est à la patience pour certains éleveurs, le temps que la portance des sols s'améliore :
Toutes les bonnes choses ont une fin... On arrive à la jonction méteil/maïs, c'est la fin du stock de fourrages pour les ??!
— Maxime Moinard (@MaxMoinardFR85) March 24, 2023
Après ce week-end, ce sera à la paille et on commencera à sortir tout le monde, en espérant que les conditions de portance des prés s'améliorent... pic.twitter.com/0E5zCiRvoY