C'est à l'occasion d'une journée porte ouverte Reine Mathilde en octobre dernier que Patrice Pierre, chargé des fourrages, prairies et pâturage à l'Institut de l'élevage est intervenu sur l'adaptation des élevages aux aléas climatiques, et plus précisément l'adaptation des prairies.
La production d'herbe se décale dans l'année. 60 % de la pousse a encore lieu entre avril et juin, mais les repousses sont plus tardives, elles peuvent intervenir en automne et même en hiver. L'été se caractérise par un arrêt plus long dû au manque d'eau et aux fortes chaleurs.
Pour faire face à cette nouvelle donne, Patrice Pierre a rappelé six leviers à actionner pour aider les prairies à gagner en résilience :
- Éviter la sur-exploitation des prairies en été lorsqu'elles sont déjà grillées. Cela peut mettre à mal les espèces fourragères avec un système racinaire superficiel comme le RGA, fétuques, dactyle… Et donc attendre que la prairie reparte bien avant de la faire pâturer. « Au besoin, limiter la dégradation à une seule parcelle et affourager plutôt que de tourner trop vite sur les parcelles et risquer de les surpâturer », précise le conseiller de l'Idele.
- Diversifier la composition des prairies. Patrice Pierre conseille d'ajouter « de la fétuque des prés, de la fétuque élevée, de la fléole, du dactyle… » pour gagner en robustesse. Mais aussi de rajouter « des légumineuses qui démarrent tôt comme les trèfles violets ou hybrides, pour avoir un véritable moteur azoté ! » Et enfin pour favoriser la pousse estivale, la luzerne et le lotier…
- Faire du report sur pied : il s'agit « de faire vieillir des repousses après les fauches de mai-juin, de manière à allonger la période de pâturage en période estivale. Pour assurer une valeur alimentaire correcte à ce stock d’herbe sur pied, il est nécessaire que les épis des graminées aient été supprimés pour garantir une proportion de feuilles importantes dans le couvert »
- Faire pâturer des luzernes en août en prenant quelques précautions : ne pas la faire pâturer en conditions humides ; de préférence quand elle est au stade début floraison pour éviter les risques de météorisation ; laisser au minimum 5 semaines entre 2 passages.
- Prévoir des plantes en C4 en juin comme le sorgho, moha, millet, teff grass pour compenser le déficit fourrager... mais elles doivent avoir de l'eau pour bien démarrer
- En octobre, implanter ses prairies. « Semer une pleine dose de prairie avec une pleine dose de méteil la première décade d’octobre, ensuite ensiler le méteil pour libérer la jeune prairie au plus tôt avant les sécheresses. Cette technique permet à la prairie de s’implanter tout l’hiver, sans risque de matraquage, et permet de limiter sensiblement son salissement. »
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