Les éleveurs font face à une rentrée « de tous les dangers », en raison de la forte hausse des coûts de l'alimentation du bétail qui a suivi la sécheresse estivale, alors que leurs prix de vente restent très bas, ont averti jeudi la FNP et la FNB.
« Pour les éleveurs de porcs français, c'est la rentrée de tous les dangers », a déclaré Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP) jeudi, lors d'une conférence de presse à Paris.
Suivant la flambée des cours mondiaux du blé cet été, le prix du blé livré en Bretagne a ainsi dépassé les 215 euros la tonne en août, alors qu'il était à 160 euros un an avant, une augmentation de 34 % qui plombe les coûts de production des éleveurs. Ton plus grave encore chez les éleveurs de vaches, car outre la hausse des prix de l'alimentation, ils doivent aussi faire face à une raréfaction du fourrage. Le conseil d'administration de la Fédération nationale bovine (FNB) a dressé un « bilan alarmant » de la situation, indique un communiqué.
La FNB anticipe même une vague d'abattage de vaches. « La gravité » de ces « adaptations » dans les exploitations « dépendra de la météo des semaines à venir ». En clair, des volumes d'herbe qui poussent encore dans les prairies.
Côté porcs, les éleveurs ont par ailleurs regretté l'existence « depuis deux ans » d'un décalage entre les prix payés aux éleveurs en France, et dans les pays voisins. « En moyenne, les éleveurs français touchent 7 centimes de moins par kilo que les éleveurs espagnols ou allemands », a dit Paul Auffray. Il a admis que les éleveurs porcins français souffraient d'un « manque d'organisation » face aux acheteurs, alors que les deux poids lourds de l'abattage, Bigard et Cooperl, se sont retirés du marché de Plérin qui fait office de bourse pour la viande de porc en France. « On est revenu au temps des maquignons, les prix se font sur le coin d'un bureau entre le directeur d'une structure et ses commerciaux, il n'y a plus de transparence du tout », a regretté Paul Auffray. « Il manque 10 centimes par kilo de cochon pour compenser nos coûts de production, on est bien loin des intentions vertueuses affichées par les Etats généraux de l'alimentation », a-t-il ajouté.
Côté bovins, la FNB a aussi souligné que les prix « demeurent bas et ne permettent pas aux producteurs de viande de couvrir leurs coûts de production ».
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