Sur ses réseaux, le groupe Herbe et Fourrage Centre-Val de Loire présente un séchage en grange mis au point par Jean-Edouard Jeaneau, éleveur de vaches allaitantes. Sa particularité : il sèche les ballots entiers, avec une capacité de 300 bottes en simultané.
Fini le séchage en vrac. Chez Jean-Edouard Jeaneau, dans l’Eure-et-Loir, le fourrage sèche en balles. Une manière pour l’éleveur de faciliter la manutention lors de la reprise du fourrage.
« Dans les années 2000, nous avions construit un séchage en grange en vrac. Nous étions contents de la technique, mais elle n’était pas adaptée à notre volume. Nous avions commencé la vente de fourrage pour les chevaux et le reconditionnement en ballot était compliqué », explique l’agriculteur dans une vidéo publiée par le groupe Herbe et Fourrage Centre-Val de Loire. Il a alors opté pour le séchage en balles, avec l’achat d’un séchoir. « Cela nous permettait de sécher entre 40 et 48 balles, soit l’équivalent de 4 ou 5 ha d’herbe ».
Je peux sécher l’équivalent de 30 ha d’herbe par utilisation
Mais avec une grande surface de prairie à exploiter, l’éleveur s’est vite retrouvé à l’étroit. Il a donc entrepris la fabrication d’un séchoir de grande capacité. « Je suis détenteur du brevet de ce séchoir en balle de grosse capacité », sourit Jean-Edouard. L’installation permet de sécher 300 ballots en simultané, soit l’équivalent de 30 ha d’herbe. Elle est organisée en 6 lignes, chacune d’entre elles permet la production de 20 t de fourrage sec à chaque utilisation. « J’ai installé des séchoirs chez des collègues où l’on peut monter jusqu’à 600 ballots en simultané, soit l’équivalent de 60 ha ».
La technologie de séchage en balles carrées est particulière. « Il faut de la puissance de ventilation pour que l’air arrive à percer la balle. On a choisi de mettre une forte puissance de ventilation, mais qui tourne peu longtemps ».
Pour produire l’énergie nécessaire à la soufflerie, l’agriculteur mise sur l’énergie solaire. « On travaille avec du solaire thermique, par récupération de la chaleur sous les panneaux photovoltaïques, avec un montage spécial des panneaux. La ventilation tourne en grande partie avec la production des panneaux, soit de l’autoconsommation avec revente de surplus ».
Peser les ballots pour suivre le taux d’humidité
Le séchoir tourne généralement de fin mai à fin septembre, pour du foin de prairie multi-espèces.
Côté pratique, l’agriculteur récolte son fourrage comme un foin traditionnel : fauche le premier jour, fanage le second, andainage le troisième jour suivi du pressage dans les 2 h qui suivent. La principale contrainte tourne autour du calibrage des ballots. « On travaille en 70 x 120 x 240 cm », précise Jean-Edouard. Pour que les ballots sèchent correctement, l’agriculteur pèse chacun d’entre eux à la sortie de la presse pour avoir un aperçu du poids d’eau. « Ces balles ne doivent pas dépasser 500 kg brut humide. La pesée sur le tablier de la presse est imposée. C’est le presseur qui fait la réussite du séchage ». La balle perd ensuite dans les 100 kg d’eau grâce au séchage, pour un poids final autour de 400 kg pour cette dimension de ballots. « Si on rentre 300 balles, on a 30 t d’eau évaporée », note l’agriculteur.
Entre 125 et 130 € la tonne de matière sèche
Pour Philippe Loquet, conseiller élevage et fourrage à la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir, la pratique a un réel intérêt. « On est sur des foins, appétent, craquant, qui respectent la physiologie des ruminants ». Et les valeurs alimentaires ne sont pas en reste : « nous sommes sur des niveaux comparables à ceux des ensilages d’herbe faits à la même époque ». Le coût, lui aussi, s’en rapproche « on tourne autour des 125 à 130 € la tonne de matière sèche ».
Un foin ventilé coûte globalement le même coût qu’un ensilage d’herbe, soit autour de 125 ou 130 € la tonne de matière sèche.

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