Le projet est centré sur les deux races abondance et tarentaise. En quoi est-ce un atout ?
Rémi Salesses : Ces deux races laitières sont surreprésentées dans les deux départements de Savoie et de Haute-Savoie. Dans ces territoires, la population bovine (animaux et descendants des animaux) est bien connue en termes de génotypage, ce qui permettra d’apprécier plus facilement le déterminisme génétique de la maladie. Caractérisés par des montées fréquentes en alpage et de nombreux mouvements d’animaux (achat de génétique, pension de génisses), les modes de conduite des élevages sont similaires. Cela évitera certains biais d’étude.
Le projet Besn’Alp vient de commencer. À quel horizon peut-on espérer un index de sensibilité génétique à la besnoitiose ?
R. S. : À la fin des deux ans d’étude, en 2025, nous ne serons pas dans la diffusion d’un index officiel. L’objectif est d’abord de démontrer l’existence (ou non) d’un effet génétique dans la sensibilité à la besnoitiose. Et ce, sur les trois niveaux : animaux séropositifs, animaux contaminants, signes cliniques. Si la réponse est positive et que les mécanismes de détermination génétique peuvent être approchés, alors des travaux supplémentaires pourraient être engagés pour aboutir dans un horizon plus lointain à l’élaboration d’un index génétique. Les premiers jeux de données étudiés avec Eliance montreraient qu’il existe une héritabilité sur ce statut de séropositivité des animaux. Mais pour le démontrer, il faut aller plus loin.
Quels sont les moyens humains et financiers déployés pour mener à bien ce projet ?
R. S. : Le programme a été construit pour travailler sur un maximum de données : un millier de tests sérologiques ainsi que 250 analyses PCR seront réalisés.
Auriva-Élevage et le GDS des Savoie mettent à disposition un référent besnoitiose de part et d’autre. Les partenaires Eliance, l’Idele et l’Inrae apportent un suivi et une expertise scientifique. France Génétique Élevage finance au titre des actions innovantes, l’intégralité des frais d’analyse et la moitié du temps de travail des personnes impliquées, avec une enveloppe maximale de 50 000 €. La constitution d’un réseau de 15 à 20 élevages d’abondances ou tarentaises touchés par la besnoitiose sera déterminante. Trouver dans les deux départements des éleveurs suffisamment motivés et impliqués dans le temps, constitue le cœur du projet.
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