En déplacement dans les Pyrénées-Atlantiques auprès des éleveurs touchés par la MHE, le 2 novembre, le ministre de l’Agriculture a annoncé le déploiement d’un plan d’action pour soutenir la filière. Alors de 2 136 foyers sont désormais recensés à ce jour sur le territoire français, Marc Fesneau entend structurer et prolonger les efforts entrepris pour limiter au maximum l’impact de cette maladie pour la filière bovine.
Le plan devra notamment permettre, grâce à la recherche scientifique, de mieux comprendre la maladie, notamment ses symptômes et les traitements possibles, de poursuivre les mesures sanitaires dont « le sérieux a permis de rouvrir les frontières en 15 jours », souligne le ministre, et de mesurer l’impact économique, en matière de frais directs (perte d’un animal, frais vétérinaires…) et indirects (temps nécessaire à l’animal malade pour retrouver son poids de forme, par exemple). Il s’agit également d’être mieux préparé pour le printemps, puisque la résurgence de la maladie, liée aux moucherons, sera probablement saisonnière. La profession craint un nouveau bond des contaminations au printemps prochain, les moucherons vecteurs de la MHE ayant besoin de températures douces pour se développer.
En parallèle, « on a besoin de penser un système avec de la résilience, car cette crise montre que nous extrêmement dépendants des exportations », souligne Marc Fesneau. Les fragilités du modèle économique de la filière bovine « ont vocation à être prises en compte dans ce plan pour améliorer la résilience de la filière », a précisé le ministère par communiqué de presse. S’il n’a pas, à ce stade, annoncé le montant des indemnisations, le ministre a indiqué que les analyses PCR et les frais vétérinaires pour la réalisation du prélèvement en cas de suspicion clinique seront intégralement pris en charge par l’Etat.
Les éleveurs ne sont pas seuls à pâtir de la situation. A Sète (Hérault), premier port européen d'export de bétail vivant, principalement vers l'Algérie, le parc à bestiaux a connu « zéro activité » depuis l'annonce des premiers cas, se désole auprès de l'AFP son directeur Laurent Trémoulet.
L'an dernier, plus de 100 000 bovins et quelques dizaines de milliers d'ovins ont transité par Sète pour rejoindre en bateau l'Afrique du Nord ou le Moyen-Orient. Il s'agissait pour l'essentiel de jeunes bovins engraissés pour leur viande ou de futures vaches laitières, explique M. Trémoulet.
« On est en mode escargot, on essaie de patienter jusqu'à ce que la situation se débloque », surtout avec l'Algérie (plus de 80 % du chiffre d'affaires en 2022).
Les autorités françaises se sont mises d'accord avec l'Espagne et l'Italie pour continuer à expédier des bovins vivants vers ces pays, y compris depuis les zones infectées (après test PCR et désinsectisation) mais « ce sera un peu plus long avec l'Algérie », avait reconnu Marc Fesneau lors du sommet de l'élevage, début octobre.
Il intègre 5 % de pommes de terre dans son silo de maïs ensilage
Fermeture de l’export de bovins : « les acheteurs vont en profiter pour faire baisser les prix »
Récolte 2025 : « une situation particulièrement alarmante » pour les producteurs de maïs grain
Y a-t-il vraiment un plafond de verre pour le prix de la viande bovine ?
Sodiaal adapte son prix face à la dégradation des marchés
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine
Logettes ou aire paillée ? Comment sont logées les vaches laitières françaises
Après la Prim’Holstein, la Génétique Haute Performance débarque en Normande
Avec 1 % de marge nette, l’industrie laitière française « fragilisée »
À Versailles, les agriculteurs de la FNSEA/JA veulent interpeler Emmanuel Macron