
Arrivée en France il y a quelques semaines, la maladie hémorragique épizootique qui touche notamment les bovins, et a déjà entraîné l’apparition de nombreux foyers dans le Sud-Ouest, inquiète les lecteurs de Web-agri.
Connais pas est « abasourdi » par l’annonce de cette nouvelle maladie. De quoi « couper le moral des producteurs les plus assidus », insiste-t-il, avant de lancer : « Faut pas que les éleveurs gagnent trop d’argent ! »
L’export de broutards impacté
Les lecteurs de Web-agri ont été très inquiets suite à l’interdiction d’exporter les broutards, vers l’Italie en particulier, principal débouché pour les producteurs français, depuis la zone réglementée.
Il faut que les animaux partent !
dede espérait que « cela ne durerait pas longtemps ». « Les importateurs italiens ont besoin de nos animaux et nous, éleveurs, avons besoin qu’ils partent ! », appuyait-il.
Tito était complètement découragé par cette « interdiction de sortir de la zone réglementée », avec ses « 80 vaches + les veaux sur les bras + la sécheresse ».
Absence d’aide financière
R et mi déplore le manque d’aide financière de la part des pouvoirs publics, comparé aux soutiens accordés aux autres filières : « Rien, pas un centime de prévu. Quand les vignerons prennent le gel, ils ont de l’argent sous un mois. Quand la filière bio est en crise, ça remue le crayon sur le carnet de chèques. Pour les patates ou les betteraves, c’est pareil. »
« Nous, éleveurs, on peut crever et nos bêtes aussi, enchaîne-t-il. Beaucoup viennent de passer une année catastrophique, les stocks d’aliments sont minimes. S’il n’y a pas moyen de vendre, ce n’est pas tenable. Il faut nous aider financièrement, il en va du bien-être des animaux et de la survie des éleveurs… »
Il y va de la survie des éleveurs !
Heureusement, l’Espagne, puis surtout l’Italie, viennent d’assouplir ces règles. L’exportation de broutards va de nouveau être possible, à condition de tester les animaux.
Des tests lourds financièrement et à organiser
À propos de ces tests justement, Tor se « croit revenu en pleine période Covid… mais pour les vaches cette fois ».
« Toujours des tests et des tests en plus, ça va devenir un sacré mille-feuille administratif et sanitaire ! », craint dede.
« À force, ça va nous coûter plus cher en tests, prélèvements, veto que le prix du broutard !, fait remarquer Momo. Et si on rajoute à cela l’AICC et le GDS, que restera-t-il à la fin ? Surtout avec les aides Pac en moins… Va falloir revoir notre système, s’adapter pour durer comme toujours… »
Qui va financer ? Quel bazar ça va être niveau contention…
« Et qui va financer tout cela et nous aider pour la contention des animaux ?, se demande Nicolas. Vous vous rendez compte du bazar… »
Stef ne comprend pas « pourquoi un vaccin n’a pas été développé alors que la maladie hémorragique épizootique aurait été découverte dans les années 50-60 aux États-Unis ». Vachère dans les Hautes-Pyrénées, elle doit « surveiller des vaches à l’estive et chaque jour, il y a des cas ». « Je ne vois pas comment continuer mon travail dans ces conditions », témoigne-t-elle.
« Ni comment les restrictions de mouvement des bovins vont empêcher le moucheron culicoïde, vecteur de la MHE, de se propager puisqu’il vole et peut certainement parcourir, lui, de grandes distances, poursuit cette lectrice. Si la maladie n’est pas contagieuse, ces limitations n’ont pas d’intérêt. »
Quid du maintien des animaux au Sommet ?
Face à l’extension rapide de la maladie hémorragique épizootique, et aux restrictions de mouvements d’animaux, certains lecteurs s’interrogent sur leur présence au Sommet de l’élevage 2023 et sur la non-annulation de l’ensemble des concours.
« On est à 53 foyers, avant ou après le salon ? », ironise Benjamin. « Ce serait intéressant d’avoir les deux chiffres », juge-t-il.
Et Thierry de lâcher un « comme par hasard… », puisqu’il s’agit du nombre au 5 octobre. « Les chiffres, nous allons les voir, avec tout ce que cela va engendrer. Suite au salon et au retour des bêtes en bâtiment, ça va exploser et les deux tiers du pays seront touchés », alerte-t-il.
Ou comment disséminer la maladie…
Benjamin est du même avis : « Comme par hasard, on nous sort des stats au 5, pile poil au milieu du Sommet, on nous prend vraiment pour des c... On veut des données 15 jours avant salon et 15 jours après, mais je suis prêt à parier qu’on ne les aura jamais. »
Pour dede, « il aurait été plus raisonnable d’annuler tous les concours pour ne pas disséminer la maladie aux quatre coins de France ».
Benjamin est d’accord avec lui : « Les avoir maintenus est une lourde responsabilité, les éleveurs ne l’oublieront pas. »
« Business is business… », pointe Josey.
Revoir l’organisation de la filière
« Une fois de plus, il faut attendre la catastrophe pour se rendre compte de la fragilité du système allaitant français, pathétique… », résume Massol.
Et Patrick de conclure : « Faut des centres d’engraissement dans notre pays. »
Redévelopper l’engraissement en France.
« Remettons des primes à l’engraissement de broutards en France, au lieu de les brader à l’étranger pour qu’ils reviennent dans nos assiettes ensuite… Un peu de bon sens paysan, Messieurs les élus de la République française ! », exhorte Bouboule.
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