La France compte 104 foyers de tuberculose bovine en 2022, répartis majoritairement en Nouvelle-Aquitaine, Normandie, Côte d'Or et Corse. Pour bénéficier du statut de pays "Indemne de Tuberculose" la réglementation européenne demande un taux d'incidence inférieur à 0,1 %. « Nous sommes actuellement à 0,07 % » explique Kristel Gache, directrice de GDS France.
La diminution du nombre d'élevages bovins en France contribue à faire évoluer le dénominateur. « En l'état actuel, franchir la barre des 150 foyers élevages nous ferait prendre le risque de perdre notre statut », précise l'experte.
Un déclassement lourd en conséquences
Les conséquences de ce déclassement seraient nombreuses. Tout d'abord pour des raisons sanitaires : la tuberculose bovine est une zoonose, c'est-à-dire qu'elle est transmissible à l'homme. La consommation de lait cru peut notamment être à l'origine d'infections chez l'homme. Et les conséquences économiques seraient lourdes : perte de marchés pour l'industrie (en lait comme en viande), obligation de séparer les flux d'animaux, ou encore mise en place de dépistages pour l'export de vif au sein de l'Union Européenne.
D'autant qu'une fois perdu, le statut "Indemne" est long à reconquérir. Pour l'obtenir, la prévalence annuelle de troupeaux infectée doit être inférieure à 0,1 % pendant 6 ans. Reste à voir comment la France réagirait en cas de perte de son statut. « Actuellement, nous raisonnons à l'échelle du territoire, mais certains pays comme l'Espagne ou l'Italie fonctionnent par région », explique Kristel Gache.
Miser sur la biosécurité
Mais la meilleure solution reste d'éviter la maladie. Les GDS conseille aux éleveurs de redoubler de vigilance sur le volet biosécurité et accompagnent les éleveurs sur la prévention.
La France mise également sur des mesures pour limiter la propagation de la maladie dans la faune sauvage. « Une campagne de vaccination des blaireaux débute actuellement en Nouvelle-Aquitaine et pourrait être étendue à l'ensemble des zones infectées ».
La revalorisation des compensations pour abattage diagnostique devrait également contribuer à rendre plus acceptable la surveillance en élevage. L'indemnisation avoisinera les 2 500 € pour un bovin non inscrit de 24 mois.
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