Outre ces morts dans les élevages, environ 30 000 carcasses de bovins par an seraient totalement ou partiellement écartées de la consommation dans les abattoirs, en raison de lésions internes liées à la migration de ces corps étrangers, poursuit l'Anses dans un avis publié mercredi. Dans ces cas-là, la viande n'est pas valorisable.
Ces deux chiffres additionnés représentent 0,6 % des bovins de plus de deux ans présents en France annuellement (9,86 millions de bovins), relève l'Anses, qui avait été saisie sur ce sujet par l'association Robin des bois. « C'est un phénomène d'ampleur. 7 à 10 % du cheptel est concerné », commente pour l'AFP Eric Vial, directeur de l'évaluation des risques à l'Anses. « Les Canadiens nous ont dit rencontrer le même genre de problème », ajoute-t-il.
7 à 10 % du cheptel est concerné
La majorité des corps étrangers retrouvés dans la panse des vaches sont des fils de fer et des clous, présents sur les exploitations. Les structures métalliques des pneus usagés, utilisés pour maintenir les bâches recouvrant le fourrage, sont particulièrement redoutables. Mais il y a aussi les bouts de clôtures arrachées lors de la coupe de haies et les déchets de chantiers.
Pour l'animal, la présence de ces corps étrangers essentiellement métalliques dans son estomac peut être source de fortes douleurs et provoquer de graves lésions (péritonite), parfois mortelles.
Dans son avis, l'Anses recommande d'administrer par voie orale aux bovins un aimant de quelques centimètres, « dès les premiers signes évocateurs ». Une fois dans la panse, il peut piéger les débris métalliques et éviter que ceux-ci causent des lésions en migrant dans des organes fragiles (cœur, diaphragme). Cette pratique est déjà utilisée par bon nombre d'éleveurs.
Des études réalisées dans des élevages laitiers au Québec ont démontré l'efficacité de cette méthode, indique l'Anses. L'Agence a étudié la dégradation de l'aimant dans le corps de l'animal.
« Les expériences montrent que la dégradation est extrêmement lente et que finalement les substances qu'il contient ne sont pas de nature à présenter un danger pour l'animal » ni pour les humains consommant ces produits d'origine animale, déclare Eric Vial. « On conclut sur un bénéfice très en faveur de l'administration d'aimant », dit-il.
Il souligne l'importance des mesures de prévention pour éviter la présence de morceaux de métal dans l'environnement des vaches. Par exemple, cesser d'utiliser des pneus usagés pour bâcher les fourrages, équiper certains matériels agricoles d'un électroaimant, afin de piéger les objets ferromagnétiques.
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