Un cas « isolé » d'ESB confirmé dans les Ardennes

Paris, 24 mars 2016 (AFP) - Un cas « isolé » d'ESB, ou maladie de la vache folle, a été confirmé dans un élevage des Ardennes, a annoncé jeudi le ministère de l'agriculture.

« La suspicion de cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) détecté chez une vache de cinq ans décédée prématurément dans un élevage des Ardennes a été confirmée le 23 mars par le laboratoire de référence de l'Union européenne (LRUE) », selon le communiqué du ministère. Il s'agit du « troisième cas isolé d'ESB de ce type détecté en Europe depuis 2015 » et celui-ci a été « notifié ce jour à la Commission européenne et à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) », souligne le ministère. Il affirme que « la détection de ce cas n'a aucune conséquence pour le consommateur ».

Le mode de contamination n'est sans doute pas le même que lors de l'épidémie de la fin des années 90 puisque les farines animales, alors en cause, ont été depuis interdites pour l'alimentation du bétail. La FNB qui représente les professionnels de la filière bovine a refusé de commenter cette nouvelle alors que les éleveurs sont plongés dans une importante crise des prix depuis un an.

Le ministère de l'agriculture avait annoncé mardi qu'un cas suspect d'ESB avait été détecté mi-mars sur une vache Salers partie à l'équarrissage.

« Comprendre l'origine »

Le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll va « solliciter la Commission européenne afin qu'elle saisisse l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en lien avec l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour mieux comprendre l'origine et la cause de ces cas isolés chez des bovins jeunes », poursuit le communiqué.

Une réunion des membres du Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) est prévue le 25 mars « afin de présenter les mesures de gestion à mettre en œuvre ». Des experts de la Direction générale de l'alimentation (DGAL, qui dépend du ministère de l'agriculture), avaient expliqué mardi que tous les animaux ayant été en contact avec le sujet malade ou bien lié à lui par filiation - ascendants et descendants - devraient être abattus, qu'ils se trouvent dans le même élevage ou dans une autre exploitation. Ce qui ne revient pas forcément à abattre tout le troupeau, « tout dépend de l'organisation de l'élevage », selon la DGAL, qui insiste sur les cas « extrêmement rares d'ESB chez les animaux super-naïfs », c'est-à-dire nés après l'interdiction des farines animales. Le nombre de cas d'ESB en Europe a immédiatement chuté après l'interdiction des farines animales fin 2001.

Le dernier cas d'encéphalopathie spongiforme bovine remonte à 2011 en France. En octobre 2014, les professionnels français avaient obtenu la levée des tests de dépistage de l'ESB sur les animaux nés depuis 2002, considérés par la filière comme un frein à l'exportation. Ce dépistage avait été rendu obligatoire en 2001, en pleine épidémie, et contraignait à retenir les carcasses 24 heures après abattage, le temps d'obtenir les résultats des analyses.

Un cas d'ESB avait été détecté en Irlande en juin 2015, le premier depuis 2013 dans ce pays. Apparue au Royaume-Uni dans les années 80, l'ESB s'était étendue à de nombreux pays en Europe et dans le monde à cause de l'utilisation de farines animales contaminées. Suspectée d'être à l'origine du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l'homme, elle avait suscité l'inquiétude des consommateurs et entraîné une grave crise dans la filière bovine.

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