
Traite par lots. À la tête d’un troupeau de 200 vaches montbéliardes, Mathieu et Cyril Waldner ont fait le choix d’un système de traite appelé « batch milking » qui permet à une personne seule de gérer l’astreinte quotidienne, sans modifier la conduite d’élevage.
Dans son numéro de décembre 2023, L’Éleveur laitier présentait le premier dispositif de traite robotisé, appelé « batch milking », installé en France. Il s’agissait alors d’un équipement DeLaval, dans une exploitation des Yvelines, propriété d’un investisseur de l’agroalimentaire.
Loin de ce modèle et en anticipation du départ à la retraite de leur père Daniel, Mathieu et Cyril Waldner ont également fait le choix de ce modèle de robotisation qui comprend l’installation de huit robots de traite R9500 de GEA dans la stabulation existante (voir le plan). L’installation est en route depuis juillet 2024. « Cela va permettre à notre père d’avoir une fin de carrière plus confortable d’ici un à deux ans, sans la contrainte quotidienne de la traite, explique Mathieu. Notre choix s’est porté sur une installation permettant à une personne seule de gérer l’astreinte, afin de conserver du temps libre et de se dégager un week-end sur deux une fois que nous serons deux sur la ferme. »
Jusqu’alors, la traite dans le roto GEA de 36 places représentait deux heures et demie de travail, matin et soir, pour deux personnes, afin d’assurer un débit suffisant. Satisfaits par la marque, et avec la présence d’un concessionnaire de proximité pour assurer la maintenance, les deux jeunes éleveurs ont d’abord fait un détour par l’Allemagne, il y a deux ans, avec le constructeur, avant de prendre une décision.
Entre la salle de traite et le robot en accès libre
Pour rappel, le concept du batch milking (ou traite par lots) est l’association de la traite classique et du robot en accès libre : à heure fixe, un opérateur achemine des lots d’animaux dans une aire d’attente pour être traits par plusieurs robots installés en série. Sur ce principe, GEA évoque des installations en Europe comprenant de 6 à 24 robots. « Le nombre de stalles est calculé en fonction du lot le plus important, explique Yann Bertheleu, responsable de produit GEA. Compte tenu d’un rythme de huit à dix vaches traites par heure, il s’agit de limiter le temps de présence dans l’aire d’attente à une heure et demie au maximum. » La particularité du robot R9500 est d’effectuer toutes les étapes de la traite en une seule opération de pose dans le manchon trayeur : stimulation des trayons, nettoyage, premiers jets, traite et post-trempage.
Le circuit de traite est par ailleurs équipé de deux chambres de réception : l’une pour le lait commercialisable ; l’autre pour le lait à écarter, avec la possibilité de n’écarter qu’un seul quartier. En plus de la conductivité, le robot GEA propose, pendant la traite, un comptage cellulaire quartier par quartier. Déjà récompensé d’une médaille d’or par l’institut agricole allemand indépendant DLG en 2023 pour sa consommation économe en eau et électricité, la configuration multi-stalles renforce cette efficacité grâce à une seule unité de service capable de gérer quatre robots et à un système de vide pour les huit robots, pour une consommation annoncée de 11 kWh/1 000 litres, soit un coût de 4 à 5 €/jour.

Un investissement de 900 000 €
Chez Mathieu et Cyril, les huit robots GEA représentent un investissement important de 900 000 € et au total près de 1 M€, si l’on y ajoute les coûts d’installation et de maçonnerie, auxquels ils ont largement pris part. Pour le financer, les éleveurs ont emprunté sur dix ans. « C’est bien sûr un surcoût, comparé à une installation classique de quatre robots de traite en accès libre », admettent-ils. Néanmoins, la banque a suivi leur projet. Il faut dire que le prix du lait collecté en filière C’est qui le patron ?! représente un atout en matière de capacité d’investissement. « Le batch milking a surtout l’avantage d’alléger la charge mentale, car il n’y a pas d’intervention ni d’alarmes à gérer de jour ou de nuit en dehors des heures de traite, ce qui nous laisse le temps de nous occuper des travaux de plaine. Par ailleurs, les robots sont moins sollicités avec 50 traites/jours/stalle, ils s’useront donc moins vite. Enfin, le système est évolutif, si nous étions amenés à augmenter la taille du troupeau. »
Quatre heures de traite deux fois par jour
Dans la pratique, le batch milking a aussi l’avantage de n’avoir entraîné aucune modification dans la conduite du troupeau. Les éleveurs ont conservé les mêmes horaires de traite et d’alimentation. En dehors des heures de traite, les vaches conservent le même accès libre au pâturage, conformément au cahier des charges C’est qui le patron ?! (un minimum de 10 ares/vache et de 120 jours/an).

Concernant l’organisation de la traite, il n’y a pas ici de lot. Les 200 vaches traites en moyenne, à 27 kg de lait/jour, ont dans un premier temps un accès libre aux robots à partir de 3 h 15 le matin et de 14 h 50 l’après-midi. Au bout d’une heure et demie, un des associés vient pousser dans une aire d’attente celles qui ne sont pas traites. « Les vaches se sont rapidement adaptées. Même si des problèmes aux pattes nous contraignent à devoir en pousser un peu plus aux robots ces derniers temps, lorsque nous intervenons 70 à 80 ont déjà été traites. »

En fin de traite, les vaches à soigner sont gérées dans un robot dédié, équipé d’un écran de contrôle et d’une fosse pour un accès plus facile à la mamelle. Ainsi, le temps de traite est de presque quatre heures deux fois par jour pour une personne, soit un débit de traite de 7,9 vaches/heure/stalle, plus trente minutes de lavage. Le contrat de maintenance n’a pas encore été signé, mais un tarif de l’ordre de 3 000 €/stalle est évoqué.
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