Optimiser les quantités de lait livré par stalle

Bras du robot de traite en fonctionnement
Maîtriser et améliorer tous les paramètres de l'élevage pour optimiser les performances au robot de traite. (©Emmanuelle Bordon)

Pour augmenter la production sans augmenter le nombre de vaches, lorsque la traite est robotisée, Arnaud Mahier et Louis Jacquin, conseillers spécialisés en nutrition et robots chez Littoral Normand, ont proposé un webinaire qui récapitule leurs conseils.

C’est presque un « petit manuel de l’éleveur laitier ». Littoral Normand a publié récemment un webinaire qui passe en revue toutes les « bonnes pratiques » d’élevage lorsque l’on a un robot de traite. Son objectif : encourager les éleveurs à optimiser la production par stalle. Un panorama de conseils qui concernent aussi, dans leur majorité, les éleveurs travaillant avec une salle de traite.

Le bâtiment : confort et circulation

Lorsqu’un robot fonctionne bien, on observe en permanence environ 10 % des vaches autour du robot, 50 à 60 % dans les logettes et le reste à l’auge. « Ces chiffres doivent être considérés comme des objectifs à atteindre », révèlent Arnaud Mahier et Louis Jacquin, tous deux conseillers spécialisés en nutrition et robots.

Pour cela, il faut que les animaux puissent circuler de manière fluide. La conception du bâtiment doit donc éviter les culs-de-sac et les zones glissantes. Il faut aussi que les vaches disposent de suffisamment d’espace pour se croiser. Devant le robot, en particulier, il est bon de prévoir au moins cinq, et même, si possible, sept mètres de débattement.

La zone de couchage est aussi fondamentale. Lorsqu’une vache est couchée, la circulation du sang dans la mamelle augmente de 30 %. « Cela signifie une production d’un kilo de lait supplémentaire pour une vache couchée 15 heures par rapport à une vache couchée six heures », avancent les spécialistes. Un couchage confortable doit donc être favorisé.

Quant à l’abreuvement, les recommandations sont d’avoir 10 cm d’abreuvoir par vache, moins de 20 mètres à parcourir pour accéder au point d’eau et 15 à 20 litres de débit par minute.

Il est enfin conseillé d’employer un tank tampon, pour ne pas interrompre la traite pendant la collecte et le lavage du tank principal.

Gestion du troupeau : IVV court et longévité

En matière de gestion du cheptel, les conseillers incitent les éleveurs à viser un IVV court et à augmenter la longévité des vaches. « Si on envisage une multipare à 40 kg de lait par jour et une primipare à 30 kg, avec 45 % de primipares on obtiendra 33,7 kg de lait par vache et par jour, souligne Arnaud Mahier. Avec seulement 30 % de primipares, on obtiendra 35,1 kg de lait par vache et par jour. » 1,4 kg qui, jour après jour, fait la différence en matière de lait livré : pour 120 vaches, cela représente près de 60 600 litres de plus sur l’année, soit 27 000 euros de chiffre d’affaires supplémentaire (sur la base d’un prix de 450 €/1 000 litres).

tableau IVV
En chiffres, une démonstration de l'intérêt de raccourcir autant que possible les IVV. (© Littoral Normand)

Cela étant, cet objectif suppose de gérer au plus près les risques de mammites, de boiteries, ainsi que les maladies métaboliques. « Le coût d’une mammite ou d’une boiterie est estimé à 250 € », souligne Louis Jacquin. Il encourage donc les éleveurs à mettre l’accent sur la prévention en la matière.

La génétique est donc un levier important, pour augmenter la production comme pour obtenir des animaux résistants aux pathologies et solides sur leurs aplombs ; autant de facteurs qui favorisent la longévité. « Un gain de 200 kg sur l’index lait entraînera, par exemple, un gain de 200 kg de lait en moyenne par vache et par lactation », argumente Arnaud Mahier. L’utilisation du génotypage est encouragée pour faciliter le tri des animaux et optimiser les accouplements.

Enfin, le pilotage du robot est un levier important. Viser trois traites par jour pour les lactations de moins de 100 jours, surveiller les animaux en retard et intervenir rapidement sur ceux pour lesquels le robot indique un problème. D’une manière générale, l’examen attentif des rapports fournis par le robot et l’observation est indispensable pour un suivi optimal.

Le tarissement : deux lots et une Baca négative

Les conseillers insistent sur la nécessité de réaliser un tarissement soigné. Cela signifie le conduire en deux lots : 60 jours à 21 jours avant vêlage et 21 jours avant vêlage et moins. La deuxième phase a pour but de préparer le vêlage, notamment en maintenant une bonne ingestion. Il est conseillé d’apporter 10 UFL par jour et 1 000 g de PDI. Il faut aussi veiller à couvrir les besoins en oligo-éléments, minéraux et vitamines. Parallèlement, ils encouragent les éleveurs à viser l’acidification métabolique pour stimuler la parathormone, ce qui a pour effet d’augmenter la disponibilité en calcium. On réduit ainsi le risque de fièvre vitulaire après vêlage, ainsi que les risques de cétose, de mammite, de métrite et de troubles de la reproduction. « Si l’animal a moins de 82 mg de calcium par litre de sang, le taux de réforme augmente de 20 % par la suite, pointe Louis Jacquin. Les conséquences sont donc importantes ». L’idéal est de viser une Baca au minimum proche de zéro et un pH urinaire inférieur à 7. Les techniciens conseillent également de traiter le parasitisme au tarissement.

Sans oublier de rappeler que les grands principes de l’alimentation et de la complémentation (CMV, acides aminés…) sont aussi partie prenante dans la santé du cheptel et la bonne marche de la production, Arnaud Mahier et Louis Jacquin soulignent, pour conclure, que c’est surtout l’addition de tous ces critères qui permet d’optimiser le lait par stalle.

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