Ce sont les petits et moyens opérateurs bio qui ont augmenté les prix du lait bio en 2022, pas les leaders de la filière. Néanmoins, leur hausse ne dépasse pas les 20 €/1000l. Pas suffisant pour compenser la hausse des coûts des producteurs évalués à 70 €/1000l.
La crainte de la filière bio est que, en 2023, la demande sur le marché conventionnel faiblisse, car actuellement c'est ce dernier qui sauve la mise du lait bio. Le plongeon de la consommation et le surcroît de production ébranlent depuis plus d’un an les producteurs et transformateurs (lire L’éleveur laitier de décembre 2022, p.12).Lactalis et Eurial – deux des quatre principaux acteurs bio – déclarent avoir absorbé l’an passé 40 % et 37 % de leurs volumes bio dans leurs chaînes de fabrication conventionnelle. De son côté, Sodiaal finit l’année 2022 sous les 20 % de déclassement, entre autres grâce à sa politique incitative de réduction des volumes (prime de 113 €/1000 l de février à juin pour une réduction de 3 % à 10 %). À noter qu’elle n’est pas intégrée dans l’observatoire des prix du lait bio de L’éleveur laitier.
Le prix de Biolait le plus touché par la crise
Même si, par le recul de sa collecte et une demande bio plus soutenue à partir de septembre, le numéro un Biolait a le taux de déclassement le plus faible (15 %), il souffre le plus de la crise bio. Son prix moyen 2022 est le plus bas de notre observatoire : 442,19 €/1000 l. À 0,32 € près, il est identique à celui de 2021. « L’année 2022 a été compliquée. Nous avons réussi à limiter la casse. Celle qui commence s’annonce sous de meilleurs auspices car nous avons pu revaloriser nos contrats bio », affirme Ludovic Billard, président de Biolait.
Prix en hausse dans les rayons
Les trois autres grands opérateurs sont également sur cette ligne de conduite. Lactalis a versé le même prix qu’en 2021 (481,97 € en Bretagne-Pays de la Loire et -0,03 €). Sodiaal l’a légèrement accru (494,17 € et +2,36 €), Eurial légèrement diminué (487,98 € et -3,70 €), grignotant les +2,15€ de 2021. Idem pour le faiseur historique Olga (499,14 € et +3,05 €). Parallèlement, les prix dans les rayons ont progressé. De +1 % à +2 % en début d’année, les hausses dépassaient les +10 % en octobre, selon la dernière note de conjoncture du Cniel publiée fin décembre. « Ces dernières sont déconnectées de l'application d'Egalim 2 puisque, globalement, les prix payés aux producteurs n'ont pas ou peu augmenté, analyse un connaisseur de la filière. Les laiteries ont décroché des hausses liées à l’inflation sur leurs charges industrielles. Les distributeurs en ont aussi profité pour augmenter les marges sur leurs propres marques. Il n’y a pas de transparence sur la part des unes et des autres dans les prix à la consommation. » Espérons que la filiale d’Intermarché inspirera les GMS ces mois prochains. En 2022, la laiterie Saint-Père a relevé son prix moyen de 14,82€, surtout via son prix de base (+10,95 €). Elle passe la barre des 500 €/1000 l avec l’OP (75% des 34 Ml collectés).
L’année 2023 débute sur un autre ton. Le prix de base de janvier et février de Lactalis est revalorisé de 25 €/1000 l par rapport aux mêmes mois de 2022. Eurial paiera 20 € de plus au premier trimestre et Sodiaal 49,30 € et 39,30 € de plus qu’en janvier et février 2022. Des hausses indispensables à la fois pour faire face à l’augmentation des coûts des producteurs évalués à +70 €/1000 l en 2022 par le réseau Inosys des Pays de la Loire, et préserver le renouvellement des générations. C’est le message que les entreprises s’emploient à faire passer auprès de leurs clients.
Les PME font leur bonhomme de chemin
Ce sont en fait les petits et moyens acteurs bio qui maintiennent leurs efforts sur le prix, même si les niveaux restent bien en deçà de ceux enregistrés chez la grande sœur conventionnelle. Avec +18,14 €, Bel affiche la plus forte progression parmi les quatorze entreprises de l’observatoire, mais sur un faible volume (5 Ml). La Laiterie Saint-Denis-de-L’Hôtel, elle, poursuit son développement (12,2 Ml contre 7,8 Ml en 2021) et rejoint le club des 500 € et plus, aidée par 20 % de ses volumes en contrats tripartites. La coopérative de collecte ULM a obtenu des primes de conjoncture exceptionnelles d’un de ses deux clients, ce qui lui permet de se hisser à 490,05 € (+14,68 €).
Danone Les 2 vaches (Les Prés rient bio) reste indétrônable à 537,31 €, grâce à sa politique de primes et sa démarche équitable avec l’OP Seine-et-Loire, suivie d’Isigny Sainte-Mère. Comme l’an passé.
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