« La loi (Egalim 2, ndlr) nous oblige à accepter les hausses de tarifs de la matière agricole, on est pour et on l'appliquera », a déclaré le médiatique représentant de la grande distribution sur RMC/BFMTV. Ce texte adopté en urgence en 2021 empêche distributeurs et agroindustriels de négocier sur le prix des matières premières agricoles afin de ne pas pénaliser les producteurs. Il n'empêche toutefois pas la négociation sur les coûts de production, en forte hausse depuis 2021.
Michel-Edouard Leclerc réagissait notamment à la demande du premier syndicat agricole, la FNSEA, et de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) d'augmenter le prix de vente du litre de lait en rayons à un euro symbolique.
La FNSEA « confond le prix d'achat et le prix de vente », a affirmé Michel-Edouard Leclerc, qui veut « être moins cher que Casino » et déclarait fin août pouvoir vendre le lait moins cher qu'il ne l'achète. De plus, le lait en brique représente selon lui seulement 9 % de la production laitière, le reste étant transformé.
Il accuse les industriels de ne pas être transparents sur l'augmentation des prix des produits fabriqués à base de lait. Ces derniers disent subir depuis la pandémie d'importantes augmentations de leurs coûts, notamment liées à l'énergie, qui ne sont pas prises en compte dans la loi. Et la grande distribution rechigne à acheter les produits plus chers, dans un contexte d'inflation généralisée.
En fin de semaine dernière, le ministère de l'Agriculture avait appelé les enseignes à accepter les hausses de tarifs demandées pour soutenir les producteurs qui sont rémunérés environ 50 euros en dessous du prix d'achat européen moyen pour 1 000 litres.
« Ce qui est extraordinaire, c'est qu'ils ont obtenu une loi, la loi de la FNSEA avec LREM, qui prévoit que quand les coûts augmentent, les indicateurs augmentent et les tarifs peuvent augmenter », a détaillé M. Leclerc en référence à la loi Egalim 2, appelant à l'application du texte.
Les négociations entre distributeurs et industriels ont été rouvertes après le début de la guerre en Ukraine et s'éternisent, sur fond d'invectives entre syndicats, grande distribution et fournisseurs.
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