« Le prix du lait de vache conventionnel est toujours en baisse au printemps 2021 : 327 €/1 000 litres en janvier 2021, soit 9 € de moins qu’au printemps 2020. Avant la crise sanitaire liée au Covid début 2020, il y avait 15 % de lait en trop en Europe. Aujourd’hui, il y en 20 % ! Trop de lait d’un côté, des charges qui augmentent de l’autre, comment peut-on espérer que ça s’arrange sans outils de gestion de crise » ? Dans une tribune diffusée le 20 mai, l’Apli entend donner des éléments d’analyse pour comprendre la crise laitière et proposer des leviers.
Si les distributeurs sont souvent montrés du doigt, et que la crise sanitaire n’a pas aidé les cours à remonter, le confinement coïncidant l’année dernière avec le pic de production, la conjoncture ne doit pas éclipser le problème d’une production trop importante par rapport à la demande, estime ainsi l’organisation. « Tant que nous serons en surproduction dans un monde en pleine crise économique et sanitaire dont les échanges tournent au ralenti (- 3,4 % pour l’agroalimentaire), avec des charges qui augmentent, nous n’obtiendrons jamais de prix rémunérateurs », explique l’Apli.
Par ailleurs, si la nouvelle loi Egalim (qui fera suite au rapport de Serge Papin) pourrait améliorer la situation, 40 % des volumes de lait français ne seront pas concernés puisqu’exportés. Sans outil de crise adapté, les difficultés de la filière laitière ne pourront pas être résolues.
« Redonner aux producteurs le pouvoir de protéger leur production »
Pour l’Apli, il est nécessaire de s’appuyer sur plusieurs leviers, et en premier lieu sur « un prix équitable, basé sur des coûts indépendants, soit 45 ct/l », comme c’est le cas dans le cadre de la démarche FaireFrance.
L’outil de régulation du marché (Programme de responsabilisation face au marché) proposé par European Milk Board pourrait également permettre d’adapter la production au marché et de sécuriser les prix pour les éleveurs européens en cas de déstabilisation des marchés, souligne l’Apli. Des propositions avancées depuis plusieurs années, mais qui ne sont pas, aujourd'hui, considérées par les pouvoirs publics.
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