Vendre moins cher sera la « priorité de cette année » pour le volailler LDC qui a écoulé moins de volumes en 2022 sous l'effet de la grippe aviaire, mais amélioré son chiffre d'affaires grâce à une forte inflation, et in fine sa rentabilité.
En deux ans, les prix des produits à base de volaille du leader français (Loué, Le Gaulois, Maître Coq) ont augmenté de 40 %, au motif qu'il fallait répercuter la flambée des coûts de production (dont les céréales consommées par les poulets et l'énergie).
« On constate une détente sur les matières premières » agricoles « qui va permettre de réviser à la baisse un certain nombre de prix », a déclaré mercredi le nouveau directeur général du groupe, Philippe Gélin, lors d'une présentation des résultats annuels 2022-23. « On est déjà en train de renégocier avec nos clients », a-t-il ajouté, sans donner d'estimation de baisse.
Les grands groupes industriels ont accepté la semaine dernière, sous la pression du gouvernement, de rouvrir les négociations avec leurs clients distributeurs pour essayer de contenir une inflation alimentaire estimée par l'Insee à 15 % sur un an.
« Pour nous, il est souhaitable de baisser les prix, c'est la priorité de cette année », a déclaré le patron du pôle Volaille du groupe (plus de 70 % du chiffre d'affaires), Stéphane Sallé. « On a besoin d'une consommation qui redémarre », a-t-il poursuivi, rappelant que la rentabilité du groupe reposait sur sa capacité à écouler de grands volumes.
En volaille, les volumes de ventes ont baissé de plus de 8 % sur un an, principalement en raison d'une réduction de l'offre disponible avec la grippe aviaire qui a fait des ravages dans les élevages de l'ouest et freiné le renouvellement de la production.
En parallèle, le chiffre d'affaires de ce pôle a augmenté de 12,2 % grâce aux hausses de tarifs. A l'échelle de l'ensemble du groupe, le chiffre d'affaires a augmenté de 15,3 % à 5,8 milliards d'euros. Quant au bénéfice net, il a progressé de 35,8 % : de « très bons résultats dans un contexte particulier », a résumé le directeur financier, Laurent Raimbault.
Selon le groupe, les hausses de prix n'ont pas servi à améliorer la marge, en hausse. Cette rentabilité accrue, a affirmé M. Gélin, découle d'une meilleure valorisation des volailles (cuisses et ailes se sont mieux vendues comme il n'y avait pas assez de filet pour tout le monde), de la réduction de l'assortiment pour se concentrer sur les séries les plus rentables et de l'arrêt des promotions.
LDC a par ailleurs annoncé qu'il allait investir 200 millions d'euros en quatre ans pour moderniser et augmenter la capacité de ses abattoirs, afin de répondre à la demande des enseignes de restauration rapide qui servent davantage de poulet origine France.
Puissant dans la viande de volaille, le groupe compte aussi devenir leader dans l'oeuf après les rachats récents de Matines et Ovoteam (oeufs destinés aux restaurateurs et industriels). L'activité pèse désormais plus de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires.
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