Les produits alimentaires bénéficiant d'appellations d'origine contrôlée (AOC) « vont devoir probablement repenser » leurs cahiers des charges pour tenir compte du changement climatique, a estimé mercredi le ministre de l'agriculture Marc Fesneau.
Bandol, Crozes hermitage, ou Terrasse du Larzac pour les vins, Saint Nectaire, Roquefort, pour les fromages, piment d'espelette ou lentilles verte du Puy : la France compte au total 363 AOP viticoles, et 101 autres produits sous AOP, dont la moitié sont des fromages ou beurres.
« Sur le long terme, la crise estivale pose la question du modèle de l'agriculture française et de sa capacité à résister au changement climatique », déclare le ministre dans une interview au Figaro.
Prenant l'exemple des appellations d'origine contrôlées (AOC), il rappelle qu'elles « ont construit leurs cahiers des charges bien avant le changement climatique » et souligne qu'elles « vont devoir probablement les repenser ». Les AOC sont attribuées par l'institut national de l'origine (Inao) à des produits régionaux (vins, fromages, spécialités bouchères ou charcutières) identifiant à la fois leur mode de production ancestral ou spécifique à une région, et leur zone de production précise.
Les cahiers des charges fixent précisément les critères de fabrication (alimentation et races des vaches à lait pour les fromages, cépages et limite en degrés pour les vins par exemple), auxquels les producteurs ne peuvent déroger sous peine de perdre leur précieux label de qualité. Elles sont déclinées au niveau européen en appellations d'origine protégée (AOP), et défendues dans les accords commerciaux internationaux par l'Union européenne.
Lors de la crise du Covid en 2020, qui avait brusquement fermé les marchés, les restaurants, et les rayons fromages des supermarchés, de nombreuses AOP fromagères avaient dû demander des dérogations à leurs stricts cahiers des charges, notamment pour pouvoir congeler le lait des vaches ou bénéficier de dates de conservation plus longues.
L'été dernier, l'Inao a aussi été saisi de nombreuses demandes de dérogation en raison de la sécheresse qui a obligé les éleveurs de vaches laitières à modifier l'alimentation de leurs troupeaux par manque de foin, rendant impossible dans certains cas une alimentation tout à l'herbe imposée par les cahiers des charges.
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