Aux quatre coins de la France, la mise à l’herbe prend du retard en raison des fortes pluies. En Saône-et-Loire, chez François Vichard, certaines parcelles sont même encore inondées.
D’après un sondage réalisé sur Web-agri, 60 % des vaches sont encore à l’étable et ne devraient pas fouler le sol des prairies avant la mi-avril, au plus tôt. Au 6 mars, 14 % du cheptel pâturant était sorti. Au 2 avril, 27 % des vaches sont dehors.
La Saône-et-Loire est tout sauf épargnée. Près de Bourbon-Lancy, François Vichard a dû prêter main-forte à un voisin pour rentrer ses vaches face à la montée de la Somme et de la Loire. « C’est quelqu’un qui travaille en plein air intégral. Il a été surpris par la montée du cours d’eau et ne pouvait plus sortir ses vaches depuis ses pâtures », résume l’agriculteur, qui a trouvé un accès depuis ses parcelles. « Les sols sont sableux, généralement ça porte à cette période, mais les 80 mm de samedi, plus les 20 mm de lundi, ont eu raison du niveau d’eau. Il faut dire que les sols en sont tellement gorgés que la moindre goutte est de trop… ».
Ses propres pâtures, en bord de cours d’eau, ne sont pas épargnées. Les photos parlent d’elles mêmes : « vu comment c’est inondé, je ne pourrai pas sortir les vaches avant mai », poursuit l’éleveur d’Aubracs et Charolaises.
Je vais commencer à manquer de foin.
Avec 150 vaches au bâtiment, l’agriculteur commence à s’impatienter. « Les autres années, je sors les génisses fin mars et les vaches début avril mais là, ça n’est pas possible ». Pourtant, le maigre stock de foin rend la mise à l’herbe pressante. « J’affourage depuis le 15 août. Entre la sécheresse estivale et le report de la mise à l’herbe, il va falloir que j’achète du foin pour faire la jonction », regrette François.
Les pluies n’impactent pas que la mise à l’herbe. « J’avais épandu du fumier, mais avec deux crues successives, il ne doit plus rester grand chose sur les parcelles. » Sans parler des clôtures, à vérifier de nouveau avant de lâcher les vaches. Mais l’éleveur tente de relativiser : « À cette saison, ça ressuie vite. Il faut juste espérer qu’il y ait enfin quelques jours de beau temps. »
Sortir les vaches malgré tout ?
Plus au Nord, en Normandie, Antoine Thibault se gratte la tête sur X (ex Twitter). « Sortir les vaches au pâturage ou pas ? De ce temps-là, cela revient à choisir entre deux mauvaises solutions », juge l’éleveur laitier.
Les garder sur la ferme reviendrait à chambouler la transition alimentaire mise en place en vue du pâturage. D’autant que « l’herbe va continuer de pousser et devenir trop haute pour être pâturée », résume Agriskippy.
Les faire sortir, c’est risquer d’abîmer les parcelles. « Avec ce temps, l’herbe trop mouillée est mal digérée. Certaines veulent retourner à la ferme au bout d’une heure. »
L’agriculteur a donc opté pour une réponse de normand : sortir les vaches quelques heures par jour, « mais bigre que ce temps humide est pesant à force », commente Antoine.
En Moselle, chez JMS, la première sortie va toujours attendre. Les flaques parlent d’elles-mêmes. « C’est enfin la mise à l’herbe… poisson d’avril », ironise l’éleveur de vaches laitières.
Dans le Cantal, Cédric fait partie des 10 % d’éleveurs qui espèrent sortir leurs vaches d’ici le 10 avril. « Début de semaine frais et pluvieux, les animaux sont toujours dans les bâtiments. Peut-être un début de mise à l’herbe en fin de semaine », précise l’éleveur d’Aubracs.
Debut de semaine frais et pluvieux les animaux sont toujours dans les bâtiments Peut être un début de mise à l herbe en fin de semaine pic.twitter.com/MgVE8DX8AE
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