Conseils. Après un été rude, le pâturage d’automne, et même d’hiver, a toute sa place dans les rations. Les prairies bien rasées repartiront d’autant mieux au printemps.
Pâturer en automne et en hiver, c’est possible sans dégrader la prairie. Il suffit de connaître la physiologie de la plante et de la respecter. C’est le credo d’Éric Favre, éleveur herbager en Loire-Atlantique et formateur sur les systèmes pâturants. « Pour qu’une prairie dure et soit productive, elle doit être pâturée ras », explique-t-il. Ceci permet à la lumière d’atteindre le plateau de tallage d’où partent les nouvelles talles. Leur nombre détermine la densité et donc le rendement à venir. Sinon, ce sont des talles aériennes qui se forment. Mal enracinées, elles sont arrachées au pâturage, ce qui dégrade la prairie. Les légumineuses ont aussi besoin de lumière pour résister et se développer en hiver.
Le pâturage d’automne vise à valoriser l’herbe disponible et à éviter qu’elle ne pourrisse. Car dans ce cas, le plateau de tallage se trouverait à l’ombre. De plus cette herbe contribue à l’équilibre de la ration et limite les besoins en correcteur azoté. La rotation doit être lente, afin de pouvoir passer partout une fois avant les premières gelées. Les paddocks seront constitués comme au printemps pour que les animaux rasent les parcelles. C’est particulièrement important si la conduite de l’été a fait remonter le niveau. « Il faut partir de la surface à pâturer pour constituer les paddocks et définir la durée de passage sur chacun », explique Éric. C’est seulement après que l’on calcule le reste de la ration. Si elle comprend du maïs, il doit être rationné en sachant que dans ces conditions, une vache peut avaler 4-5 kg de MS/heure, contre 2-3 kg s’il est fourni à volonté. Le maïs permet le maintien de la production.
L’herbe d’automne étant moins appétente, il faut forcer les vaches à aller la chercher. Elles ne sortent d’un paddock que lorsqu’elles l’ont terminé.
Gérer la portance
Entre l’arrivée des premières gelées et le déprimage, on entre dans l’hiver. La pousse varie selon la météo et la nature du sol, mais si le pâturage d’automne a été bien conduit, elle n’est pas nulle. Cette herbe doit être consommée, toujours dans l’objectif de la valoriser et de préparer la repousse. « Une prairie avec de l’herbe longue paraît en meilleur état en hiver qu’une parcelle rasée, note Éric Favre. Mais au printemps, c’est la deuxième qui produira le plus. » Ce pâturage hivernal est freiné par la faible portance. Cette difficulté doit être relativisée. Jusqu’à 10 cm de profondeur, les marques se résorbent d’elles-mêmes. En terres argileuses, si le sol gicle sous les pieds, il faut cesser de pâturer.
Le troupeau ne doit jamais sortir sur un sol gelé. « Le pâturage provoque une évaporation alors que les racines ne peuvent pas puiser. Cela pénalise la repousse. » La gelée blanche proscrit aussi le passage des animaux. Leurs pas vont casser les plantes et l’ingestion d’une herbe très froide perturbe la flore du rumen. En hiver, il faut donc saisir les opportunités offertes par la météo pour sortir les animaux. En tournant doucement, chaque parcelle pourra être pâturée une fois, tout en disposant des deux mois de repos dont elle a besoin.
Pascale Le Cann
VOIR AUSSI : Le pâturage d’hiver de mieux en mieux connu, L’Éleveur laitier, n° 323, oct. 2022, pp. 55-57
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