Avec un rendement moyen autour des 9 t/MS de paille, le switchgrass - ou panic érigé - peut être une solution pour améliorer l’autonomie en paille des exploitations. Considérée comme culture pérenne, elle coûte cher à l’implantation, mais devient avantageuse à l’échelle d’une dizaine d’années.
Le switchgrass est une culture pérenne pour laquelle il faut être patient. Assez onéreuse à implanter (plus de 1 000 €/ha), elle révèle son potentiel à long terme, atteignant son rendement de croisière en troisième ou quatrième campagne. Elle reste cependant une manière de sécuriser son approvisionnement en paille, là où la culture des céréales est difficile. Une fois implanté, le switchgrass, également appelé panic érigé, demande peu d’intrants. « Il peut permettre de valoriser des parcelles classées dans les périmètres sensibles d’un captage par exemple, ou encore de protéger des bordures de cours d’eau », détaille la Chambre d’agriculture de Dordogne sur une fiche culture dédiée. C’est également une option pour les parcelles difficiles d’accès, pentues ou isolées du reste du parcellaire. D’autant que la culture est plutôt tolérante au stress hydrique.
Quels rendements espérer ?
D’après les essais suivis par la Chambre d’agriculture de Dordogne, le rendement en matière sèche du switchgrass est croissant de la deuxième à la quatrième année d’implantation. En rythme de croisière, compter entre 7 et 12 tMS/ha chaque année.
Quelle rentabilité pour la culture du switchgrass ?
Le panic érigé reste marqué par un coût d’implantation élevé. Compter dans les 1 200 €/ha en moyenne, frais de mécanisation et main-d’œuvre intégrés.
Avec un rendement à 6 tMS/ha au bout de 4 ans de culture, stables sur les 10 années suivantes, l’implantation s’amortit sur 10 ans. A noter que cette estimation prend en compte un rendement inférieur aux moyennes nationales, qui talonnent les 9 à 10 tMS/ha.
« Le coût de revient moyen de la tonne récoltée (hors stockage) serait d’environ 65 €/t de paille, ce qui permet d’envisager un usage en litière animale sans surcoût par rapport à une paille classique ou à un achat de paille. » D’autant que le switchgrass présente une plus grande capacité d’absorption que la paille de blé.
Le switchgrass se sème au printemps. Il a besoin d’un sol réchauffé : la température du sol doit être supérieure à 12 °C à l’implantation, et l’humidité présente. « En Dordogne, les semis du mois d’avril ont mis en moyenne 10 jours de plus à lever que les semis effectués en mai. La concurrence avec les adventices est souvent plus compliquée à gérer pour des semis précoces ».
La culture est rustique et s’adapte à une grande diversité de sols, allant de 5,5 au 8 de pH. Il apprécie les sols profonds, et les parcelles ensoleillées. Les sols trop séchants ou à forte pression adventice sont à éviter, car son implantation est assez concurrentielle.
Le switchgrass se présente sous formes de très petites graines. Le sol doit donc être travaillé finement, un peu comme pour une implantation de prairie. Un labour, un déchaumage ou plusieurs faux semis pour affiner la terre sont donc conseillés : viser des mottes de 1 cm maximum. « En moyenne, pour les parcelles de Dordogne, les meilleurs rendements sont obtenus avec plus de 2 ou 3 passages d’outils pour la préparation du sol », précise la chambre d’agriculture.
Les graines doivent être enfouies à 1 ou 2 cm maximum, avec une densité de 10 à 12 kg/ha. Les graines doivent être recouvertes, car la lumière peut inhiber leur levée, et le contact sol/graine est amélioré.
Un semoir à céréales peut être utilisé à condition d’ajuster la profondeur de semis, et de bien rappuyer la culture. Le semis à la volée est déconseillé.
La culture du switchgrass demande de la patience, et le salissement post-implantation peut nuire au rendement à long terme, et une mauvaise implantation est difficile à rattraper.
Comment récolter le switchgrass ?
La récolte a lieu entre février et mars, lorsque la culture est sèche. Et si le switchgrass est encore humide, mieux vaut attendre encore quelques semaines pour le récolter.
Il se récolte à l’ensileuse, ou après un fauchage. L’ensilage permettra de le stocker en vrac, ou en big bag. « Compter en moyenne 110 kg/m3 pour un switch-grass ensilé bien sec ». La fauche permet de faire des ballots, semblables à des balles de paille.
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