Paris, 4 juin 2015 (AFP) - L'équilibre toujours précaire entre production et consommation de produits laitiers laisse penser que l'éclaircie qu'ont connu les marchés début 2015, avec des prix en hausse, pourrait n'être que de courte durée, indique une étude de l'Institut de l'élevage (Idele).
En 2014, la production laitière mondiale a rebondi, après deux années de croissance modérée. Très net au premier semestre, cette hausse a rapidement pesé sur les marchés, selon l'étude.
Les échanges internationaux ont été relancés au premier semestre 2014 et ont ensuite marqué le pas au second suite à l'embargo russe et à la chute de la demande chinoise, explique l'Idele.
La moindre croissance de la production laitière européenne et la reprise des échanges internationaux fin 2014, notamment avec la Chine, ont créé une éclaircie sur les marchés début 2015. « Mais elle pourrait bien n'être que de courte durée si la production européenne rebondit au second semestre 2015 », assure l'Idele.
Les prix ont connu une hausse temporaire en janvier-février, qui s'est étirée jusqu'à mars avant de retomber en avril.
Progression plus rapide de la production laitière qu'en 2012 et 2013
Estimée à 790 millions de tonnes toutes espèces confondues, la production laitière mondiale a progressé de 2,5 % en 2014 (+ 20 millions de tonnes), selon les estimations de l'Idele, c'est- à-dire plus rapidement qu'en 2012 (+ 2 %) et qu'en 2013 (+ 1,2 %). La croissance, très rapide au premier semestre, s'est ralentie au second.
En 2014, l'augmentation de la production a été modérée en Amérique, tandis que les productions européenne et océanienne connaissaient un rebond.
L'Asie a pour sa part joué un rôle moins central dans la progression de la production laitière mondiale, avec six millions de tonnes de lait supplémentaires en 2014. Sa contribution à la croissance mondiale a cependant été ramenée de 2/3 en 2012 et 2013 à moins de 40 % en 2014, juste devant le continent européen (+ 4,5 millions de tonnes) grâce à l'embellie de la production dans l'Europe des 28.
Le continent asiatique, Chine en tête, importe toujours plus de produits laitiers. A lui seul, il a absorbé 60 % des échanges internationaux en 2014, selon la FAO, pour couvrir un déficit estimé à 34 millions de tonnes équivalent lait.
Le degré d'autosuffisance de l'Asie est passé sous le seuil de 90% «et il ne cesse de s'effriter année après année » selon l'Idele. Malgré cela, la consommation moyenne par habitant y demeure faible, même si elle progresse régulièrement.
« Énormément d'investissements ont été faits partout dans le monde visant le marché chinois, mais la consommation chinoise n'est pas sur une tendance exponentielle », explique Jean-Marc Chaumel de l'Idele. «Elle va continuer à augmenter, mais pas au rythme qu'elle a connu ces dernières années ».
Tendances saisonnières : l’hiver 2025-2026 sera-t-il pluvieux ou sec ?
Il intègre 5 % de pommes de terre dans son silo de maïs ensilage
Fermeture de l’export de bovins : « les acheteurs vont en profiter pour faire baisser les prix »
Récolte 2025 : « une situation particulièrement alarmante » pour les producteurs de maïs grain
Y a-t-il vraiment un plafond de verre pour le prix de la viande bovine ?
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Avant même la ratification, les importations de viande du Mercosur bondissent
Le géant Lactalis marche sur des œufs
Sodiaal adapte son prix face à la dégradation des marchés