Le confort de vie avant l’agrandissement

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Vient de paraître. L'enquête d'Innoval compilée dans un livre prospective confronte la vision d'éleveurs et celle de spécialistes de la flilière.
Vient de paraître. L'enquête d'Innoval compilée dans un livre prospective confronte la vision d'éleveurs et celle de spécialistes de la flilière. (©)

Dans un livre intitulé Anticipons l’élevage de demain, la coopérative Innoval a enquêté auprès de 1 095 adhérents éleveurs laitiers afin de recueillir leur vision de l’élevage dans dix ans. Les résultats, en partie dévoilés lors d’une conférence le 27 juin, révèlent que, en dépit d’un discours parfois morose, 60 % des éleveurs enquêtés se disent optimistes pour l’avenir. Ils sont même 87 % chez les 18-29 ans. Les principales préoccupations évoquées sont dans l’ordre : le manque de visibilité sur le prix du lait (40 %), la disponibilité en main-d’œuvre (40 %) et la lourdeur des tâches administratives (34 %). Concernant les aspirations, la recherche d’une meilleure qualité de vie fait l’unanimité : 95 % souhaitent rendre le métier physiquement moins pénible ; 81 % expriment la volonté de se dégager du temps libre et 71 % d’alléger la charge de travail. Lorsqu’ils sont questionnés sur leurs priorités à l’horizon 2035, la volonté d’alléger la charge de travail (46 %) arrive même devant la notion de sécuriser le revenu (43 %).

Recul de la collecte de 33 % d’ici à 2035

À plus court terme, pour les cinq à dix ans à venir, le souhait va aussi dans le sens d’une maîtrise de la charge de travail. Ainsi, 59 % pensent conserver la même taille de cheptel, 10 % le réduire et seulement 8 % l’agrandir. Si l’on zoome sur les moins de 40 ans, la tendance est encore plus nette : 68 % pensent conserver la même taille de cheptel, 16 % le diminuer et seulement 11 % songent à l’agrandir. On peut en déduire que les jeunes ne compenseront pas les arrêts d’activité par la croissance de cheptel.

Quant aux pistes évoquées pour mieux vivre son métier, elles passent par un recours accru à la robotisation (72 %) ou à la sous-traitance des cultures (52 %). Le salariat n’est cité qu’à 15 %. Même si le recours à des capitaux extérieurs est évoqué pour faciliter l’installation des jeunes – issus ou non du milieu agricole –, on reste dans une logique d’élevage de taille « familiale ». « Les éleveurs expriment l’impression d’avoir été les outils d’une filière sans bénéficier de la valeur créée tout en voyant leur qualité de vie se dégrader. Ils aspirent à un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle », analyse Patrice Guiguian, président de la coopérative. Compte tenu de la pyramide des âges, cette tendance confirme la décroissance annoncée de la production sur la zone Innoval : les hypothèses issues de cette enquête laissent entrevoir, pour la période 2022-2035, un recul de la collecte de 33 %. De quoi modifier les relations au sein de la filière, selon 50 % des éleveurs interrogés, qui estiment que la raréfaction de la ressource laitière va contribuer à maintenir un prix du lait élevé. « La diminution de la production laitière, inférieure à la demande, pourrait changer le rapport de force en faveur des éleveurs avec un rôle à jouer pour les organisations de producteurs. »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,24 €/kg net -0,01
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Les équipements du Sommet de l’élevage vus par les éleveurs

Matériel

Retour sur le parcours d’un éleveur au Space

Matériel

Juramonts Comté fête ses 80 ans

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