Excellentes marges à l’abattage et chute des prix aux producteurs : le 15 juin, deux experts de l’élevage ont fait le point sur l’impact de la pandémie sur les filières bovins allaitants au Canada et aux États-Unis.
Quel impact a eu la pandémie sur la physionomie de l’élevage bovin allaitant aux États-Unis et au Canada, et quelles perspectives sur les marchés ? Alix Girardin (Groupe économie du bétail de l’Institut de l’Élevage – Idele) et Maxime d’Almeida (Les Producteurs bovins du Québec) se sont penchés sur ce sujet le 15 juin dans le cadre du cycle de webinaires que consacre l’Institut de l’Élevage – Idele aux marchés mondiaux du lait et de la viande.
Des deux côtés de la frontière, l’abattage a subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire : les deux experts indiquent que les États-Unis ont perdu le quart de leur capacité d’abattage en avril-mai 2020, soit 800 000 têtes en attente dans un pays qui compte 31 millions de vaches de boucherie. Le Canada a quant à lui perdu quasiment le tiers de sa capacité d’abattage sur cette même période, provoquant la mise en attente de plus de 150 000 têtes (on dénombre environ 3,7 millions de vaches de boucherie eu Canada).
Une « demande exceptionnelle en bovins », aux États-Unis notamment, a fait exploser les prix et occasionné une « excellente marge » à l’abattage malgré les contraintes techniques et sanitaires qui ont poussé la plupart des abattoirs à faire travailler leurs salariés en heures supplémentaires le week-end.
En parallèle, la pandémie de Covid-19 a provoqué dans les deux pays « une chute vertigineuse des prix aux producteurs en avril-mai 2020 ». Les prix paraissent se redresser depuis mars-avril 2021, pour autant « le coût de l’alimentation annule toute rentabilité ». Le contraste demeure saisissant avec le prix de coupe, qui « a atteint des sommets au début de la pandémie et reste très élevé ».
Maxime d’Almeida alerte quant au « décalage de plus en plus important entre le prix de la carcasse reconstituée et le prix payé au producteur » et interroge : « jusqu’à quand les producteurs le supporteront-ils ? Ça ne peut pas tenir ». Une situation d’autant plus compliquée pour les producteurs que les structures d’abattage sont des géants qui pèsent fortement sur la filière, à l’instar aux États-Unis de JBS, Cargill, Tyson et National Beef Packing.
Néanmoins, la baisse du cheptel vache-veau canadien et étasunien qui s’observe depuis quelques années pourrait pour Maxime d’Almeida provoquer « un meilleur partage de la marge, puisque les abattoirs auront moins de bêtes ». En plus de la « contraction de l’offre », il pointe d’autres perspectives pour les marchés bovins allaitants des deux pays : « une demande ferme portée par les exportations asiatiques et un excellent engouement domestique aux États-Unis ».
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
Ils rétrofitent un John Deere en électrique : le verdict après un an d’utilisation
L’armoricaine, support de formation au lycée La Touche
La dégradation de la conjoncture menace le prix du lait
Grâce à une rampe de chargement, Patrick Feuillet paille « avec un seul tracteur »
En Suède, la ferme historique DeLaval passe de 250 à 550 vaches laitières
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Avant même la ratification, les importations de viande du Mercosur bondissent
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »