Mercredi matin, dans l'Aude, des dizaines de tracteurs ont emprunté l'autoroute A61 à Narbonne, pour rallier Carcassonne, à 70 km de là, où trois autres cortèges doivent converger, selon des syndicats agricoles. Depuis mardi, des agriculteurs ont pris place sur les voies autoroutières et empêchent également, au même endroit, la circulation des trains entre Toulouse et Narbonne, sur l'axe Bordeaux-Marseille. Le trafic ferroviaire sera interrompu « a minima » jusqu'à la mi-journée, selon SNCF Voyageurs.
Des points de blocage autoroutiers par les agriculteurs persistent également sur l'A20 au niveau de Brive et Cahors, sur l'A63 au sud de Bordeaux, sur l'A64 entre Toulouse et Bayonne, où à Carbonne des agriculteurs ont passé une cinquième nuit sur un barrage, et sur l'A89 dans le secteur de Périgueux, détaille Vinci Autoroutes.
Chaque jour, de nouvelles mobilisations surviennent, notamment dans le Sud-Ouest, avec par exemple quatre blocages d'autoroutes autour de Toulouse, constatent les journalistes de l'AFP. Le ministère de l'Intérieur a relevé mardi 75 actions sur le territoire, contre 45 la veille et 27 dimanche.
Mercredi matin, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a appelé « l'apaisement à l'approche de Noël » face aux manifestations et blocages routiers qui perdurent. Mardi soir, elle a précisé que 750 000 bovins seraient vaccinés « dans les semaines qui viennent » dans le Sud-Ouest : une proposition qui ne convainc pas certains syndicats comme la Coordination rurale, la Confédération paysanne, ou plus localement en Occitanie, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.
« Le gouvernement joue du violon en ce moment. Ils restent sur leur position, qui est l'abattage total des troupeaux. Nous, on est contre », a rappelé Mathieu Vinel, producteur de céréales syndiqué à la Coordination rurale, présent sur un barrage sur l'A20 au sud de Cahors (Lot).
« On prend la bonne direction, mais ce n'est pas assez », a estimé sur le blocage de l'A63 Vincent Collineau, éleveur à Monségur et coprésident de la CR 33, qui craint de ne pas « trouver de vaches » pour repeupler si son troupeau devait être abattu.
Mardi, Annie Genevard a annoncé une extension de la zone vaccinale, qui concernait jusqu'ici huit départements du Sud-Ouest, à l'Hérault et au Tarn. La campagne de vaccination des bovins va mobiliser des vétérinaires de toute la France et de tous horizons (de l'État, libéraux, retraités, militaires), a-t-elle précisé. Elle a également annoncé la création d'un fonds de soutien de plus de 10 millions d'euros destiné aux petits éleveurs, pour compenser les pertes de cheptel, les pertes économiques et la désinfection des installations.
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