Mardi 28 janvier, ils étaient entre 130 et 150 à la salle des fêtes de Saint-Omer (Calvados), venus écouter le témoignage de sept éleveurs dont le troupeau laitier ou allaitant, ou les deux, a été totalement abattu entre 2019 et 2023 après la détection d’un animal positif à la tuberculose bovine. « Je viens de vivre un troisième abattage », dit même une éleveuse. Quatre ou cinq autres producteurs présents n’ont pas souhaité s’exprimer. Voix émue, larmes aux yeux, ils disent leur douleur à voir disparaître leurs animaux, le silence dans les bâtiments après leur départ et l’énergie qu’ils ont dû déployer pour reconstituer leur troupeau. « La fiscalisation des indemnités versées par l’État est la cerise sur le gâteau, lance Jocelyn Bertrand à l’initiative de la soirée avec dix collègues. Nous vivons avec une épée de Damoclès car rien ne garantit que le nouveau troupeau ne sera pas de nouveau infecté. »
Lutte compliquée
Nous sommes au cœur de la Suisse normande, terroir à cheval sur l’Orne et le Calvados touché par une résurgence de la maladie depuis presque dix ans. Durant six mois à partir de l’automne, tous les élevages dans le périmètre de prophylaxie reçoivent la visite d’un vétérinaire pour un dépistage. L’ensemble des animaux est testé. L’éradication ou a minima la mise en sommeil de la tuberculose bovine bute sur la réponse immunitaire de l’organisme à la bactérie Mycobacterium bovis. Elle est cellulaire par les globules blancs, et non classiquement par les anticorps. Le hic, c’est que les tests ne sont pas suffisamment sensibles et spécifiques pour définir correctement le statut infectieux de l’animal.
Fédérer les résistances locales
Créé en début d’année, le collectif d’une dizaine de membres demande la suppression de l’abattage total du troupeau quand un ou plusieurs bovins sont identifiés positifs, des tests fiables, des règles de lutte identiques entre départements ou encore l’arrêt de la fiscalisation des indemnités. « Si malheureusement de nouveaux élevages sont infectés, à nous d’être présents en masse le jour de l’annonce aux éleveurs. » Le collectif veut se renforcer localement et fédérer les initiatives ailleurs en France pour faire pression sur les responsables politiques. « Nous sommes en contact avec la Côte-d’Or, la Dordogne, les Pyrénées-Atlantiques, les Deux-Sèvres, la Haute-Vienne », énumère Christophe Davy, l’un des fondateurs.
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