Malgré des semis retardés, la campagne de maïs fourrage 2023 affiche de très bons rendements en maïs fourrage et une teneur en amidon exceptionnelle. Les experts Arvalis relèvent, par contre, une digestibilité tige-feuilles un peu décevante.
« Après un début de printemps frais et humide qui a retardé l’apparition des bonnes conditions pour les semis de maïs fourrage, ces derniers ont profité des températures élevées de juin pour compenser en partie le retard pris à l’implantation. S’ensuit un été marqué par le retour des pluies à la floraison et l’absence de période de stress thermique comme nous avions pu le connaître en 2022 », indique Arvalis dans son bilan de campagne 2023.
Un rendement national moyen de 12,6 t MS/ha
L’institut technique évalue le rendement national moyen à 12,6 t MS/ha, assez proche de la dernière estimation d’Agreste (12,8 t MS/ha). « C’est une augmentation de 18 % par rapport à la moyenne quinquennale », précise Anne-Sophie Colart, ingénieur spécialiste maïs fourrage chez Arvalis. « Les rendements bons à très bons dans la majorité des situations ont permis aux éleveurs de remplir les silos voire de convertir des surfaces en maïs grain. On estime à environ 60 000 ha les surfaces transférées. »
Anne-Sophie Colart signale « la présence de datura en progression dans les zones d’élevage. Cette adventice a la faculté de faire des relevés tardivement et résiste bien au manque de lumière ». Pouvant engendrer des problèmes sur le plan sanitaire, « le datura doit être arraché et exporté des parcelles », rappelle l’experte.
Plus de la moitié des chantiers réalisés à plus de 35 % de MS
« La teneur en matière sècheà la récolte, à 36 %, est particulièrement élevée cette année. Plus de la moitié des chantiers ont été réalisés à plus de 35 % et un tiers à plus de 38 %, donc au-delà de la valeur cible 32-33 % MS ». Plusieurs explications à cela : « un effet visuel trompeur, les conditions clémentes de l’été ont permis des appareils végétatifs verts jusqu’à la récolte. L’avancée en maturité des grains a toutefois contribué fortement à la teneur en MS globale des maïs. De plus, le ratio épi/plante entière a été élevé. »
« Si les appareils végétatifs verts à la récolte ont généralement permis de tasser convenablement les silos, la porosité des silos de maïs récoltés secs reste élevée et supérieure à l’objectif de 40 % ».
Hugues Chauveau, ingénieur fourrages chez Arvalis, alerte alors sur « les risques d’échauffement du fourrage au silo puis à l’auge ».
« La vitesse d’avancement dans le silo constitue le meilleur remède. L’ajout ponctuel d’acide propionique au front d’attaque ou d’additif anti-échauffement dans la ration peuvent également s’avérer utiles dans les situations les plus critiques. »
Des maïs plutôt bons en énergie et peu encombrants
Côté valeurs alimentaires, Arvalis a réalisé plus de 12 000 analyses. Elles révèlent :
- Un taux de MAT correct au vu des bons rendements de l’année, avec une moyenne de 7,3 % ;
- Une teneur moyenne en amidon, à 33,8 % au niveau national, supérieure de 6 points par rapport à 2022 et probablement la plus élevée de ces dix dernières années. Les ¾ des maïs dépassent les 30 % et 4 sur 10 les 35 % ;
- Avec une moyenne de 49,8 %, la digestibilité des fibres (dNDF) est assez faible cette année. Parmi les hypothèses : « une lignification des tissus favorisée par le climat et un stade de récolte globalement tardif ». Néanmoins, la quantité de fibres indigestibles reste modérée ;
- La teneur en énergie est en moyenne de 0,95 UFL/kg MS, supérieure à celle de 2022 et avec un profil énergétique très distinct (part élevée de grains modulée par la qualité des tiges-feuilles).
« Une teneur en UFL plutôt bonne mais... »
Si la teneur en UFL est correcte à bonne sur le papier et bien supérieure à 2022 ( + 1 kg de lait pour une ration VL à 12 kg MS/j de maïs), « la valorisation réelle pourrait être inférieure à l’attendu, notamment à l'automne ».
Hugues Chauveau attire, en effet, l'attention dans le cas où les récoltes de 2022 n'ont pas permis un report de stock jusqu'à la fin de l'automne. « La valorisation de l'amidon sur les 60 à 90 jours après la récolte est partielle pour des récoltes tardives avec des grains bien avancés. De plus, l’efficacité alimentaire en production laitière des maïs riches en amidon récoltés secs peut être inférieure à la valeur théorique, surtout lorsque la part de fourrages prairiaux est limitée dans la ration. »
Valeur alimentaire du maïs fourrage 2023 par zone géographique :
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