Choisir un maïs fourrage d’après les essais d’Arvalis

Le réseau d’essai d’Arvalis évalue chaque année, en condition de « grande culture », les variétés de maïs fourrage déjà inscrites aux catalogues. Ces essais comparent des variétés de référence largement cultivées et d’autres plus nouvelles.

Ces hybrides sont évalués sur le rendement et sa régularité, leur précocité au sein du groupe et sur la valeur énergétique. La sensibilité à la verse n’a pas pu être évaluée cette année.

Le scénario climatique de 2016 a exigé de distinguer deux groupes de résultats pour les variétés précoces et demi-précoces : des rendements élevés dans l’Ouest et le Nord-Ouest et des rendements moyens dans les zones qui ont souvent connu un démarrage difficile au printemps, suivi d’un stress hydrique en fin de cycle. Il est intéressant de comparer les comportements d’un même hybride dans ces deux groupes. Certains hyberides apparaissent plus sensibles que d’autres.

Les variétés très précoces

Aujourd’hui, ce groupe ne concerne que les zones les plus froides (bordure maritime nord) et les semis tardifs.

•Les valeurs sûres

Les variétés de référence subissent le progrès génétique des hybrides plus récents (+1 % de rendement tous les ans). Mallory (Advanta) affiche toujours un beau potentiel de rendement et une régularité sur trois ans d’expérimentation. Avec une précocité moyenne dans ce groupe, il présente une bonne vigueur au départ, une valeur alimentaire dans la moyenne, mais équilibrée entre amidon et fibres. Un peu en dessous en rendement mais toujours régulier, Millesim (Semences de France) possède une bonne vigueur. Sa digestibilité est plus orientée par l’amidon. Plus précoce, LG 30212 (Limagrain) montre aussi de la régularité. Sa valeur UFL est plus équilibrée entre amidon et tige-feuilles. Attention à une sensibilité à l’helminthosporiose dans les régions où cette maladie est présente.

• Celles qui confirment

LG 30231 (Limagrain) se situe plutôt en fin de série avec une bonne vigueur au départ et une valeur alimentaire moyenne orientée sur les parois plutôt que sur le grain. Légèrement plus tardif, Ronny (Advanta) s’est bien comporté avec une bonne valeur alimentaire liée à sa teneur en amidon. On peut aussi signaler Belami pour sa grande précocité et sa bonne valeur UFL (101,5 % de la moyenne du regroupement) avec une richesse en amidon au-dessus de la moyenne, liée à sa précocité.

• Celles que vous pouvez essayer en 2017

Trois nouveaux hybrides sortent du lot cette année sur le critère de la productivité. Par ordre de précocité, Havelio (KWS), puis Kordalis (KWS) avec une valeur alimentaire équilibrée. Plus tardif : Kolossalis (KWS) présente une moins bonne digestibilité des fibres.

Le choix de la rédaction : Mallory.

Les variétés précoces

Ce sont les hybrides les plus semés dans l’Hexagone. On distinguera cette année deux conditions de culture ayant abouti à des rendements élevés ou moyens.

• Les valeurs sûres

En bonnes conditions de végétation, Juliett (Advanta) est en retrait par rapport aux années précédentes. Par contre, il se comporte mieux en conditions plus difficiles. Cette fin de série possède aussi une très bonne digestibilité tige-feuilles pour une valeur UFL dans la moyenne. Kroquis (KWS) confirme : productif et régulier avec une valeur alimentaire plus orientée sur la digestibilité de l’amidon. Attention à sa sensibilité à l’helminthosporiose. Toujours en fin de série de précocité, LG 30274 (Limagrain) confirme et s’est très bien comporté en condition de stress (105,5 % de la moyenne) avec une bonne digestibilité tige-feuilles. Idem pour LG 30275, mais il est un peu en retrait cette année.

• Celles qui confirment

Kalideas (KWS) est un hybride très productif dans toutes les conditions avec une bonne valeur alimentaire surtout liée à sa richesse en amidon. Nikita (Advanta) s’affiche également productif, mais avec une valeur UFL moindre sur l’amidon. C’est aussi une fin de série.

• Celles que vous pouvez essayer en 2017

ES Amulet (Euralis) est l’hybride le plus productif de la série, quelles que soient les conditions (105,8 % et 106,7 %). Situé en fin de groupe de précocité de la série, sa valeur alimentaire moyenne est plus orientée sur les grains que sur les parois. Toujours en milieu de série, Konfluens (KWS) est intéressant sur le critère rendement, mais pêche un peu sur la digestibilité tige-feuilles. LG 31269 (Limagrain) s’est bien comporté avec une valeur énergétique plus équilibrée que les précédents. Citons aussi Figaro (KWS) pour sa précocité, mais faible sur la digestibilité des parois.

Le choix de la rédaction : Kalideas et ES Amulet.

Les variétés demi-précoces

Réchauffement climatique oblige, les hybrides de cette série demièprécoces sont de plus en plus semés. Ils concernent particulièrement les Pays de la Loire et le sud de la Bretagne. Là aussi, deux niveaux de rendement ont été isolés dans les essais Arvalis.

• Les valeurs sûres

À l’image de Balboa (KWS) et LG 3264 (Limagrain), les variétés de référence ont décroché cette année. On se reportera donc sur une génétique plus récente.

• Celles qui confirment

ES Peppone (Euralis) est un hybride de milieu de série en précocité, qui montre un beau potentiel de rendement même en conditions plus difficiles (106,1 %). Sa valeur alimentaire, à peine dans la moyenne, reste équilibrée entre amidon et parois. Sa tenue de tige serait à surveiller. Kalorias (KWS), avec une bonne vigueur au départ, a montré de la productivité en situations favorables mais décroche en conditions plus difficiles. Sa valeur alimentaire est plus orientée sur l’amidon. Bamaco (Semences de France) déçoit un peu cette année mais se remarque pour sa valeur alimentaire.

• Celles que vous pouvez essayer en 2017

Peu de nouveaux hybrides ont été évalués cette année. On remarquera Walterinio (KWS) très productif et régulier. Il pêche sur la digestibilité de la partie tige-feuilles. Même remarque pour Kilomeris (KWS) qui s’est bien comporté en conditions favorables. Plus tardif, ES Floreal (Euralis) s’annonce très productif dans toutes les situations. Sa valeur énergétique présente un profil équilibré entre amidon et parois.

Le choix de la rédaction : ES Peppone.

Variétés demi-précoces à demi-tardives

Cette série d’hybrides plus tardifs ne concerne que le sud de la Loire : Vendée, Poitou-Charentes et, bien sûr, Sud-Ouest et Rhône-Alpes. On y trouve cette année peu d’innovations intéressantes. Les valeurs sûres dominent encore.

• Les valeurs sûres

Exxotika (RAGT), en début de série sur la précocité, montre de la régularité sur le rendement. Sa valeur alimentaire, un peu au-dessus de la moyenne, est assez équilibrée entre amidon et digestibilité des fibres. Palmer (Advanta) a lui aussi un comportement régulier, mais une valeur alimentaire en retrait, surtout sur la partie tige-feuilles. Un peu plus tardif, Futurixx (RAGT) est aussi riche en amidon. Enfin, P0319 (Pioneer) affiche le meilleur rendement de la série, mais c’est le plus tardif des trois précédents. Sa valeur alimentaire est plus orientée sur la partie tige-feuilles.

• Celle qui confirme

RGT Luxxida (RAGT) n’a pas trop décroché sur le rendement cette année et présente une valeur alimentaire très équilibrée entre l’amidon et les parois.

• Celle que vous pouvez essayer en 2017

RGT Huxxtor (RAGT) est apparue productive (100,9 %) mais sa valeur énergétique déçoit sur la composante tige-feuilles.

Le choix de la rédaction : RGT Luxxida.